Les hypermarchés de plusieurs enseignes telles que Leclerc, Carrefour et Intermarché, ont décidé de soutenir les restaurateurs en vendant leurs plats dans les rayons de leurs magasins. Une entreprise « 100% solidaire », précisent-ils.
Emplacements de parking et bacs réfrigérés
« Karl, gérant d’American Grill, a acheté un camion pour faire ses pizzas et ses burgers, lorsque son restaurant a fermé. Il y a deux semaines, je lui ai proposé de venir s’installer sur le parking de l’hypermarché à l’heure du déjeuner car il n’avait pas d’emplacement fixe », explique Julien Simonet, propriétaire de l’Intermarché de la ville de Joigny, dans l’Yonne, qui accueille également David Le Corre, cogérant du restaurant Paris-Nice. « La semaine dernière, David m’a demandé s’il pouvait déposer ses plats à emporter dans un de nos bacs, qu’on pourrait vendre aux clients. On a commencé vendredi dernier, et ce week-end ça a super bien marché », se félicite Julien Simonet.
Même son de cloche dans l’Isère, où l’Intermarché de la commune Les Avenières a laissé un espace au restaurant portugais Estrela. « J’y suis allée au culot, raconte la gérante, Carole Pereira Gomes. Quand on a dû refermer le restaurant début novembre, je voyais certaines grandes surfaces apporter leur aide aux commerçants. J’ai envoyé un mail à l’Intermarché de ma ville et ils ont gentiment accepté de nous accorder un emplacement où sont désormais disposés nos plats».
La direction d’Intermarché a précisé dans un communiqué que les gérants décidaient « de manière individuelle de lancer ou non des initiatives, car ce sont des magasins indépendants ».
« Solidarité pure et dure »
Les hypermarchés participants insistent bien sur le fait que ces opérations sont offertes, et qu’aucune charge n’est imputée aux restaurateurs. « Le centre Leclerc organise gratuitement sur sa plateforme la distribution de ces plats », a fait savoir le PDG de l’enseigne, Michel-Edouard Leclerc.
« Je ne prends aucun bénéfice sur les ventes réalisées par David, je ne lui facture aucune prestation, confirme Julien Simonet. Même chose pour Karl, à qui je fournis l’électricité pour faire fonctionner son camion. » « C‘est de la solidarité pure et dure », et par les temps qui courent, cela « (re)donne le sourire », ajoute-t-il.