Vendredi 19 mars, la ministre des Sports, Roxana Maracineanu, s’est dite favorable à l’adoption de la proposition de loi « démocratiser le sport en France », et au retour de la publicité après 20h sur France Télévision.
Désaccord au sommet
Le sujet a d’abord été abordé vendredi soir à l’Assemblée nationale par la députée Perrine Gounelle. « Après 20 heures, France Télévisions ne peut pas diffuser de publicité autour des événements. Ils sont bloqués par la loi », a rappelé l’élue MoDem, insistant sur le fait que le service public « doit avoir des rentrées d’argent ». « Nous sommes sensibles à ce thème de la publicité après 20 heures sur le service public. D’autant plus que les JO vont être diffusés sur France Télévisions en 2024 », a aussitôt rebondi la ministre des sports.
Et les amendements concernant la publicité entourant les événements sportifs en soirée sur France Télévisions ont beau tous avoir été déclarés irrecevables, madame Maracineanu n’a pas renoncé au projet, assurant être « en discussions avec la ministre de la Culture sur le sujet ». Des propos immédiatement réfutés par l’équipe de la ministre de la culture, Roselyne Bachelot. « Il n’y a pas de discussion sur le sujet à notre connaissance », a fait savoir le cabinet ministériel.
Opposition du secteur privé
L’idée est bien sûr mal accueillie par le secteur audiovisuel privé, qui dénonce une concurrence déloyale de France Télévisions. « À quoi sert la redevance si ce n’est pas pour acheter des événements sportifs majeurs comme les Jeux olympiques ou le Tour de France? Seulement à acheter des séries américaines et des divertissements? », fulmine le président de l’Association des chaînes privées (ACP), Nicolas de Tavernost.
« Alors que tous les services publics européens arrêtent ou limitent la publicité, la France se distinguerait à nouveau en affranchissant le service public de toutes contraintes : c’est une privatisation qui ne dit pas son nom », insiste-t-il.