Pour réclamer une réouverture de leur boutique ou, à défaut, un meilleur dédommagement, les vendeurs de sous-vêtements ont décidé d’envoyer des culottes à Matignon pour se faire entendre de Jean Castex.
« Action culottée »
« On ne comprend pas pourquoi nous sommes fermés, et par extension toutes les boutiques d’équipement de la personne, alors qu’il y a du monde partout dans les rues et que l’on peut passer quatre heures chez le coiffeur à se faire faire des mèches », fait remarquer Nathalie Paredes, commerçante indépendante de lingerie installée à Oullins (métropole de Lyon).
« À travers notre action culottée, on tire la sonnette d’alarme sur notre situation », insiste-t-elle. On ne veut pas « ouvrir une guerre avec les autres commerçants », mais on « demande l’équité ».
Jusqu’à maintenant, plus de 200 culottes sont arrivées à l’hôtel de Matignon, qui a confirmé avoir reçu de nombreux colis. « Nous allons voir ce que nous allons en faire, peut-être les donner à des associations caritatives », ont fait savoir les occupants des lieux.
Achat de première nécessité
Selon le collectif, la solution serait de requalifier la lingerie en bien de première nécessité, ce qui permettrait de rouvrir les boutiques. « N’est-ce pas la première chose que nous enfilons le matin pour nous habiller, même vous, Monsieur le Premier ministre ? », arguent les commerçants dans leurs courriers joints aux culottes.
Et s’ils n’obtiennent pas cette requalification, les professionnels demandent une meilleure indemnisation, à hauteur de 100 % du chiffre d’affaires antérieur. « Le fonds de solidarité proposé par l’État ne servira qu’à payer une partie de nos frais fixes et de nos loyers, mais pas notre stock. Les fournisseurs, qui étaient compréhensifs au début de l’épidémie, ont désormais besoin d’encaisser la marchandise », explique Nathalie Paredes.