L’engouement pour le Mondial de rugby, une bonne nouvelle pour l’économie française

L’engouement pour le Mondial de rugby, une bonne nouvelle pour l’économie française

Les fans se sont précipités sur la billetterie en ligne pour obtenir leurs places afin de supporter leur équipe lors de la prochaine Coupe du monde, qui se tiendra en France à l’automne 2023. Un succès populaire qui augure de retombées financières historiques pour les villes hôtes et l’économie française.

 Mêlée générale autour de la billetterie France 2023. Pour espérer voir leur équipe courir après le ballon ovale, les fans et supporters doivent, eux aussi et en s’y prenant bien à l’avance, courir après les billets ouvrant les portes des douze stades français qui accueilleront la compétition dans un peu moins de dix-huit mois. Le mardi 6 avril à 18 heures, ce sont ainsi pas moins de 350 000 places qui ont été écoulées en moins de cinq heures, pulvérisant tous les records de vente pour un événement de ce type – et douchant aussi, au passage, les espoirs de nombreux internautes n’ayant pu décrocher à temps leur sésame. Il s’agissait pourtant là de la troisième session de préventes, après celles des 15 et 18 mars dernier, qui avaient, elles aussi, rencontré un succès public dépassant, et de très loin, les prévisions les plus optimistes du comité d’organisation.

« Rançon du succès »

L’ouverture, mi-mars, de la billetterie pour le Mondial 2023 avait ainsi généré quelque 250 000 connexions, occasionnant déjà un certain nombre de « couacs », lenteurs et déceptions auxquels les réseaux sociaux ont offert une résonance démultipliée. Des critiques entendues mais relativisées par Claude Atcher, le directeur général de France 2023, selon qui « sur ce niveau d’affluence, que nous n’avons jamais vu sur aucun des grands évènements sportifs, il est difficile de faire mieux ». Alors que 310 000 billets ont, lors de la vente du 15 mars, trouvé preneurs en moins de douze heures, « les ventes dépassent les prévisions de France 2023, a concédé Claude Atcher. Le site a été pris d’assaut. Mais il a tenu. (…) C’est malheureusement la rançon du succès. (…) Un énorme raté comme ça, j’en veux bien tous les jours ».

Le patron du comité d’organisation sait de quoi il parle. La première phase de préventes ne portait en effet que sur 60 000 packs, représentant moins de 20% des 2,6 millions de places progressivement mises en vente pour le Mondial français de rugby. L’engouement exceptionnel constaté lors des trois premières sessions de vente au public a donc de quoi rassurer les organisateurs de la Coupe du monde, qui tablaient originellement sur un objectif de 90% de remplissage. Converties en euros sonnants et trébuchants, ces millions de places de stades devraient, au bout du compte, représenter un chiffre d’affaires prévisionnel de 330 millions d’euros. Un joli pactole, mais une paille au regard des colossales retombées financières que devrait générer l’évènement pour les villes hôtes et l’économie tricolore.

Tourisme, hébergement, restauration, taxes… : des milliards de retombées pour la France

2,4 milliards d’euros : c’est la manne que devrait rapporter la Coupe du monde de rugby en 2023, selon une étude réalisée en 2017 par le cabinet Deloitte. Tablant sur une fréquentation comprise entre 350 000 et 450 000 visiteurs, dont 30% à 40% de spectateurs étrangers, les organisateurs s’attendent donc à des retombées comprises entre 1,9 et 2,4 milliards d’euros, permettant elles-mêmes de créer ou conserver entre 13 000 et 17 000 emplois. À eux seuls, les spectateurs devraient dépenser de 720 à 916 millions d’euros, prévoit Deloitte, ventilés entre l’hébergement, la restauration, les transports, le tourisme et les loisirs. Autant d’activités qui devraient générer entre 96 et 119 millions d’euros de taxes (TVA, taxes de séjour, etc.) au profit des finances publiques françaises.

Comment être sûr que le Mondial de rugby entraînera de telles retombées ? « Ce qui est intéressant avec une Coupe du monde de rugby, analyse Vincent Chaudel, expert en économie du sport au sein du cabinet Wavestone, c’est qu’elle dure plus longtemps qu’un Euro ou une coupe du monde de foot, car on ne peut pas jouer aussi souvent au rugby qu’au foot. Des fans étrangers vont rester mécaniquement plus longtemps dans le pays. Et ils vont forcément faire autre chose que d’aller voir les matchs ». « Les pays forts font partie de l’Hémisphère sud, nous avons un vrai levier touristique autour de cette compétition, car les touristes venant en France, venant de loin, vont y rester », poursuit le spécialiste, selon qui « les pays concernés ont un pouvoir d’achat intéressant » : Japon, Australie, Nouvelle-Zélande, Afrique du Sud, etc.

« Cet impact positif pour les territoires, c’est précisément l’objectif » de France 2023

Les prévisions sur les retombées potentielles du Mondial ne tombent pas du ciel. La dernière édition de la Coupe du monde de rugby, qui se tenait en 2019 au Japon, a ainsi rapporté l’équivalent de près de 4 milliards d’euros à l’archipel, selon un rapport publié en juin dernier par le cabinet EY. Véritable succès populaire, la compétition a attiré au pays du soleil levant plus de 240 000 spectateurs étrangers, chacun d’entre eux dépensant, en moyenne, 5 000 euros lors de son séjour. Et parmi eux, 75% se déclaraient prêts à revenir au Japon, promettant un boom du secteur touristique. « Cet impact positif pour les territoires, c’est précisément l’objectif de la Coupe du monde de rugby France 2023 », espère Claude Atcher, qui veut « faire en sorte que l’évènement (…) bénéficie à celles et ceux qui le fabriquent avec nous dans les villes retenues ».

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