Mercredi 26 mai, le patron de Canal+ a déclaré que sa chaîne souhaitait s’affranchir de la « chronologie des médias » en diffusant des films trois ou quatre mois après leur sortie en salle, afin de rester compétitif face aux plateformes de streaming comme Disney+ et Netflix.
Contributions différentes
La « chronologie des médias » est l’ordre de sortie des films en fonction du support d’exploitation. Les films sont d’abord disponibles au cinéma, puis sur DVD, ensuite à la télévision, et enfin en streaming. Cette chronologie est une contrepartie imposée aux plates-formes de streaming pour les inciter à investir dans les productions françaises.
En effet, selon Maxime Saada, les plates-formes de streaming comme « Netflix, Amazon, et Disney+ comptent près de quatre fois plus d’abonnés en France » que Canal+, et elles seront bientôt encore plus avantagées puisqu’elles pourraient être autorisées à diffuser les films douze mois après leur sortie, et non plus trente-six mois comme actuellement. Ce point sera précisé dans le décret dit « SMAD » (services de médias audiovisuels à la demande), qui doit être publié prochainement.
« Tout le monde sera perdant »
Or, si le calendrier de diffusion de Netflix se retrouve aligné sur celui de Canal+, « le cinéma français court tout droit à la catastrophe », prévient Maxime Saada. « Si nos principaux avantages en matière de cinéma sont remis en question, il n’y aura plus de raison pour notre groupe d’investir autant dans ce domaine », et « tout le monde sera perdant », insiste le président de Canal+.
« Si les plates-formes sont en mesure de proposer des films douze mois après leur sortie en salle, le seul schéma viable pour Canal+ serait de diffuser les films dès la fin de leur exploitation en salle, soit trois à quatre mois après leur sortie », conclut-il.