Mercredi 16 juin, et malgré les protestations des commerçants, le géant américain du e-commerce Amazon a annoncé qu’il maintiendrait ses «Prime days» les 21 et 22 juin, une opération commerciale survenant juste avant les soldes d’été.
« Capter un maximum de pouvoir d’achat »
« Nous agissons en responsabilité et sommes à l’écoute de ce qu’il se passe dans la société française », déclarait en novembre dernier Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France, après que le groupe ait accepté de décaler son « black Friday ». Mais Amazon ne compte pas jouer le jeu une seconde fois. « Le ministre Alain Griset nous a dit qu’ils ont contacté Amazon mais qu’ils n’ont pas obtenu gain de cause », déplore Jean-Pierre Lehmann, Président de la Fédération Nationale des Centres-Villes».
« En lançant ses promotions tout juste avant le début des soldes, le géant du web cherche à capter un maximum de clientèle et de pouvoir d’achat avant que les consommateurs ne soient autorisés à profiter des soldes chez leurs commerçants. Conséquence : cette captation va grandement annuler l’effet des soldes attendu par les commerces physiques », ont fait savoir les associations représentatives de commerçants dans une tribune commune.
Impuissance du gouvernement
« Cela veut dire que des sociétés comme Amazon ou d’autres purs players s’exonèrent de toute obligation, alors qu’ils pèsent sur les commerçants de France. Quand le gouvernement français fait face et qu’on lui adresse une fin de non-recevoir, cela m’inquiète un peu pour la démocratie », s’indigne Jean-Pierre Lehmann, qui constate une vraie « impuissance du gouvernement ».
« Alain Griset a annoncé réfléchir avec Bruno Le Maire à convoquer Amazon », mais « une convocation sans annonces fortes pour réaffirmer l’autorité de l’État et sa souveraineté économique sonnerait comme une défaite gouvernementale face à des entreprises étrangères », préviennent les fédérations de commerçants.