Si l’avis des Françaises et des Français sur la 5G, selon une étude de l’assureur Celside Insurance, est largement positif, la technologie n’est pas encore assez développée, sur le territoire, pour offrir pleinement ses potentialités. Ce qui n’empêche pas les achats de smartphones 5G.
Un an après l’attribution des premières fréquences, la couverture 5G de l’Hexagone laisse les pieds froids. Si les grands centres urbains ont bien accès à la dernière génération de l’Internet, les villes moyennes et les territoires ruraux peinent à y être raccordés, selon le dernier avis de l’Arcep sur le déploiement de la 5G. Qui révèle, également, la « guerre » de communication que se livrent les opérateurs tricolores (Orange, Free, Bouygues et SFR), afin de savoir qui a la plus grosse capacité de débit sur la « véritable » bande 5G, celle des 3,5 GHz.
Une répartition encore très inégale, des affrontements commerciaux entre géants de l’Internet, auxquels il faut ajouter des moratoires, ici ou là, sur la technologie : la 5G pourrait être morte et enterrée, avant même son déploiement à l’échelle nationale. Pourtant il n’en est rien. Et l’avis des Françaises et des Français, sur le sujet, est encore largement positif : selon une étude menée par l’assureur Celside Insurance avec Ipsos Digital, 75 % d’entre eux estiment en effet que la 5G représente l’avenir, quand 66 % prédisent qu’elle améliorera leur quotidien.
« Compétitivité, flexibilité et agilité »
Même son de cloche, ou presque, côté professionnel. Avec, par exemple, le PDG d’Ericsson France, Franck Bouétard, qui estime que la 5G est une condition sine qua non de la compétitivité de la France et de l’Union européenne. A l’heure, notamment, de l’ « industrie 4.0 », qui nécessite des « gains de latence et de fiabilité et les capacités d’Internet des objets massif » selon lui. Un avis vraisemblablement partagé par d’autres « capitaines d’industrie », comme chez Airbus, Air France ou encore la SNCF, avec qui Ericsson France collabore.
« La 5G abaisse la part de la main-d’œuvre dans les coûts de production, estime à ce titre Franck Bouétard. Aujourd’hui, il faut compter deux ans pour mettre en place une usine d’assemblage, et six mois pour la reconfigurer et l’adapter à un changement de production. Avec la 5G, vous pouvez couper le fil des robots et effectuer ce travail de reprogrammation à partir d’une console centralisée via le cloud. Les robots deviennent mobiles et capables d’exécuter des tâches à la demande. Avec, à la clé, de grands gains de compétitivité, flexibilité et agilité. »
Mais également de vitesse ? C’est l’argument phare avancé par tous les défenseurs de la 5G… et le principal reproche, pour l’instant, fait par les Français à cette technologie balbutiante. Quand pourra-t-on télécharger un film en quelques secondes – LA grande promesse au moment de déployer le réseau l’an dernier ? De l’avis de Richard Viel, le patron de Bouygues, pas avant 2023 : « Il faut que les technologies qui sont associées justement à ces fréquences soient déployées par les équipementiers et déployées par les opérateurs dans les infrastructures. » Car, pour l’instant, la 5G sert essentiellement à désengorger le réseau 4G…
15 % de téléphones 5G
D’où la question (légitime) que se posent certains utilisateurs de smartphones : cela vaut-il le coup d’acheter aujourd’hui un appareil compatible avec la technologie 5G sachant qu’on ne pourra bénéficier pleinement de celle-ci que dans quelques années ? La réponse, globalement, est plutôt affirmative. Puisqu’un téléphone a une durée de vie de trois ou quatre ans, en moyenne, et il serait dommage de se retrouver avec un appareil obsolète en 2023, lorsque la 5G offrira tout son potentiel…
C’est en tout cas l’avis de Richard Viel, qui indique que 15 % des gens, tout de même, possèdent un téléphone 5G. Un ratio qui pourrait évoluer avec les fêtes de fin d’année ? D’après l’étude de Celside Insurance, 42 % de la population ne dirait pas non à l’idée de trouver un smartphone dernier cri sous le sapin. Et pour ce faire, les Français seraient prêts à y mettre le prix : 90 % des sondés dépenseraient entre 500 et 1 000 euros, et 87 % envisageraient tout à fait de mettre 5 à 10 euros de plus dans un forfait 5G.