Ces dernières années ont prouvé la force mobilisatrice d’une génération, décrite à tort comme indolente et gâtée. Pourtant, la génération « Y-Z » veut du changement, elle le veut maintenant et elle entend en être l’un des principaux artisans, estiment Carine de Boissezon, directrice du développement durable du Groupe EDF et Sandra Fives, co-fondateur d’Urbanomy, filiale du groupe EDF.
Désormais, ses ainés sont prévenus, cette classe d’âge n’est plus seulement militante, elle attend des actes de la part des politiques, l’intégration des enjeux environnementaux dans les formations de la part des établissements d’enseignements supérieurs et une remise en question des modèles d’affaires de la part des entreprises qui constitueront leurs futurs employeurs pour qu’ils soient compatibles avec les limites planétaires.
« Pour les jeunes, la neutralité carbone est un horizon de vie. »
Cet engagement des étudiants à vouloir agir dès maintenant semble être une réaction légitime face à la multiplication des épisodes climatiques extrêmes dont les liens avec le réchauffement climatique ne sont plus à prouver. Comme l’a dit récemment Théo Miloche, membre du Conseil de Parties Prenantes du groupe EDF et porte-parole du collectif étudiant « Pour un Réveil écologique » : « Pour les jeunes, la neutralité carbone est un horizon de vie. Il est donc essentiel de pouvoir les engager dans nos projets à impact pour réussir la transformation de nos modèles d’affaire nécessaire à la transition écologique. »
L’intégration des enjeux environnementaux devient donc cruciale pour la pérennité d’une entreprise, tant en termes de compétitivité pour les aspects économiques, que sociale afin d’attirer les talents. Le niveau d’exigence augmentant, les déclarations d’intention ne suffisent pas et le greenwashing est sévèrement attaqué.
C’est pour répondre à cette attente, que s’est tenue pendant la COP26 un « Climathon Sprint* » : un hackathon réunissant des étudiants issus de toute formation afin de challenger sur deux jours des idées nouvelles pour parer à l’urgence climatique. L’enjeu : fournir à tous ceux qui le souhaitent des éléments de méthodologie tenant compte des enjeux carbone pour l’énergie, la mobilité, l’environnement et la communauté locale, ce que l’on appelle la « vision intégrée ». Cette vision doit permettre de développer des concepts bas carbone pour des projets immobiliers ou industriels, neuf ou de reconversion. Pour cette première édition, plus de 60 participants, répartis en 12 équipes sur plusieurs fuseaux horaires (Royaume-Uni, Chine, France), se sont mobilisés pour produire en 2 jours un concept de régénération bas carbone pour West Burton A, la dernière centrale à charbon exploitée par EDF au Royaume-Uni dont la fermeture est prévue pour septembre 2022.
Co-créer des futurs positifs
En fin de défi, une session de pitch devant un jury de professionnels a non seulement permis d’apprécier la qualité des idées, mais a surtout révélé l’importance de croiser les expertises pour parvenir à un concept abouti, tant en termes de design architectural que de capacité à atteindre de réels objectifs bas carbone à travers les choix technologiques retenus. Parmi ces propositions pour lesquelles le pragmatisme du business model était l’un des critères de notation, de forts enjeux ressortent autour de la production d’énergie, la reforestation, le stockage de la chaleur, la relocalisation agricole pour la culture hydroponique de fruits et légumes (méthode de culture hors-sol), l’agrivoltaïque (ou comment produire de l’électricité solaire tout en continuant une production agricole) et la préservation de l’écosystème existant.
Les entreprises se réinventent et se transforment avec l’impulsion d’une nouvelle génération qui ne demande qu’à être formée à ces questions écologiques. C’est l’ambition de cette initiative, faire germer les idées de ces jeunes pousses en portant un regard bienveillant sur leurs projets. L’équipe gagnante aura d’ailleurs l’occasion de présenter son concept plus largement à l’équipe EDF en charge de la régénération du site West Burton A. Les initiateurs du projet souhaitent également le voir reconduit afin de voir émerger davantage d’initiatives positives et de proposer des méthodologies accessibles au plus grand nombre.
Nous avons le devoir d’inspirer : inspirer nos clients, nos équipes et les jeunes générations qui se professionnalisent, pour qu’ensemble nous puissions co-créer des futurs positifs. Mais nous avons surtout la responsabilité d’agir rapidement et concrètement. C’est la voie choisie par EDF qui, à travers ce Climathon et dans le cadre de la régénération d’un de ses sites de production, consulte les jeunes générations pour proposer des actions concrètes pour le climat, dans la lignée de celles attendues de la COP 26 de Glasgow.
* Le Climathon Sprint est un hackathon du climat organisé pendant la COP26 par Urbanomy, EDF, Artelia, Novazure, IDEALondon, UCL, Capital Enterprise