Après douze ans de retard, l’EPR d’Olkiluoto (Finlande) a démarré à 03h22 heure locale, dans la nuit de lundi 20 à mardi 21 décembre. Ce nouveau réacteur, le troisième du genre après ceux de la centrale de Taishan, en Chine, sera le plus puissant d’Europe.
Moment historique
« Le moment du démarrage a été historique. La dernière fois qu’un réacteur a été lancé en Finlande remonte à il y a plus de quarante ans, et même en Europe cet événement remonte à environ quinze ans », a rappelé l’exploitant de la centrale d’Olkiluoto, l’énergéticien finlandais TVO, saluant au passage « la plus grande contribution de la Finlande pour le climat ».
« Ce moment restera pour toujours comme la démonstration de la persistance de notre travail pour mettre en service notre nouveau réacteur », a pour sa part déclaré Marjo Mustonen, vice-président de TVO.
Mais le réacteur n’atteindra pas sa pleine puissance prochainement. Il tournera d’abord à 30% de ses capacités lors du raccordement au réseau en janvier, puis augmentera le rythme pour atteindre sa pleine puissance en juin, soit 1650 mégawatts, représentant environ 15% des besoins énergétiques de la Finlande.
Espoir de renaissance de la filière
Alors que de nombreuses voix s’élèvent suite aux incidents survenus en Chine et à Flamanville, préoccupées de la sûreté de ces réacteurs, les constructeurs se veulent rassurants. « Cette étape ouvre la voie à la production d’une électricité sûre, fiable et bas carbone pour les habitants de la Finlande », assure Bernard Fontana, directeur général de Framatome (filiale d’EDF).
Et puisque l’électricité nucléaire à fission d’uranium n’émet pas de CO2, l’EPR apparaît pour certains comme une renaissance de la filiale nucléaire. L’AIEA prévoit d’ailleurs un doublement de la puissance nucléaire mondiale d’ici à 2050.