Face au risque d’invasion de l’Ukraine par la Russie, les marchés boursiers mondiaux traversent une période de turbulence.
Les investisseurs surveillent de près les tensions géopolitiques russo-ukrainiennes, une invasion de l’Ukraine par la Russie étant de plus en plus probable.
Bien que le Kremlin ait positionné 130 000 soldats à la frontière de l’Ukraine, il a démenti tout projet d’invasion de l’Ukraine. Il affirme qu’il n’a pas l’intention d’envahir le pays, mais a rejeté les appels à retirer ses troupes. Ces dernières sont actuellement présentes des trois côtés de l’Ukraine : au nord de la Biélorussie, en Crimée au sud et au niveau de la frontière entre les deux pays.
Escalade des tensions militaires
Plus tôt cette semaine, le président Joe Biden a encouragé les citoyens américains à quitter l’Ukraine. Mais alors que tous les efforts diplomatiques sont déployés pour éviter la guerre, les analystes pensent que l’armée russe constitue une menace immédiate.
Les marchés boursiers mondiaux ont en conséquence fortement chuté cette semaine, les craintes d’un conflit militaire ayant effrayé les investisseurs. Les marchés européens ont baissé de 3,8 % pour atteindre leur niveau le plus bas depuis octobre.
À Paris, le CAC 40 a chuté de 4% tandis que l’indice londonien FTSE 100 a chuté de 2,6 %. A Francfort, l’indice Dax des principales sociétés allemandes a perdu 3,8 %, et les principaux indices américains ont également terminé en baisse cette semaine. L’indice Dow Jones Industrial Average a perdu plus de mille points, tandis que les valeurs technologiques, liées à l’indice Nasdaq, ont chuté de près de 3%.
Risque d’invasion de l’Ukraine
Les investisseurs se sont en fait rués vers les valeurs refuges telles que le dollar américain, mais aussi le franc suisse, qui a atteint son plus haut niveau en six ans par rapport à l’euro.
La monnaie suisse est en effet depuis longtemps considérée par les investisseurs comme une valeur refuge. Sur les marchés monétaires, le taux de change euro/franc suisse est considéré comme le plus grand indicateur du risque géopolitique dans la zone euro. Il a atteint lundi un taux record depuis mai 2015, bien que cela soit en partie due à la vague de ventes d’actifs observée à Wall Street.
Les liquidations de produits à risque ont également touché les crypto-monnaies, le bitcoin tombant à son niveau le plus bas en six mois, c’est-à-dire à 33 000 dollars.
Les marchés mondiaux menacés
Une invasion de l’Ukraine par la Russie, ou au moins, une escalade des tensions dans les semaines à venir, pourrait par ailleurs toucher sur le long terme plusieurs marchés mondiaux, dont celui du blé. Dans Reuters, Dominic Schnider, stratégiste de UBS a en effet affirmé que « les risques géopolitiques ont augmenté ces derniers mois dans la région de la mer Noire » et que cela « pourrait influencer les prix du blé à venir ».
Les prix des matières sont également fortement menacés par la menace russe. Les prix du pétrole ont déjà grimpé en flèche. Le Brent, la référence internationale du pétrole, a gagné près de 4% (le prix du baril tourne désormais autour des 94,76 dollars). A la suite des nouvelles concernant la Russie et l’Ukraine, le gaz a également bondi en raison des craintes d’une interruption de l’approvisionnement de l’Europe en énergie provenant de Russie. En plus de cela, et dans le cadre d’éventuelles sanctions si la Russie envahit l’Ukraine, l’Allemagne pourrait aussi mettre fin (ou en tout cas ralentir) son projet de gazoduc Nord Stream 2, ce dernier ayant vocation à faciliter et à augmenter le volume des importations de gaz vers l’Europe.
Dans le Guardian, David Madden, analyste de marché chez Equiti Capital, a déclaré : « Les craintes que la Réserve fédérale publie une mise à jour mercredi jouent également dans la balance. » En effet, en plus d’une crise géopolitique imminente, les investisseurs ne sont pas rassurés par l’inflation et redoutent les prochaines actions de la Réserve fédérale américaine. Ils craignent qu’elle ne relève drastiquement ses taux d’intérêt, l’inflation américaine continuant d’atteindre des niveaux record. Les chiffres de janvier ont en effet été dévoilés et confirment que l’inflation a bondi de 7,5% sur l’année 2021. C’est le taux de croissance le plus rapide en 40 ans et cela ne laisse rien présager de bon.