Mission recrutement pour les professionnels de la forêt et du bois

Mission recrutement pour les professionnels de la forêt et du bois

Portée par la transition environnementale, la demande en bois ne cesse d’augmenter. L’adaptation nécessaire des forêts au changement climatique exige, quant à elle, une technicité toujours accrue. Pourtant, la filière fait aujourd’hui face à une véritable pénurie de professionnels, alors que les compétences s’imposent comme une variable majeure pour l’essor du bois français et la résilience des écosystèmes.

« Aujourd’hui, tout le monde cherche du bois (…), alors nous profitons de cette aubaine. (Mais le) manque de main-d’œuvre fait qu’il nous est difficile de répondre à la demande » : le constat, aussi implacable qu’empli d’espoir, est signé Bruno Mariton. Du fond des forêts occitanes, le technicien au CRPF des Pyrénées-Orientales lance un appel à l’aide, ne pouvant se résoudre à laisser la filière française manquer son rendez-vous avec la reprise économique post-Covid. Un message qui résonne sous bien des futaies dans l’Hexagone. A l’image des forêts limousines, d’où Christian Ribes, le président de Fibois Nouvelle-Aquitaine, confirme : « nous recrutons à fond ».

Une très grande diversité de métiers

« De l’ouvrier(ère) à l’ingénieur(e), avec un niveau CAP, bac +2 ou bac + 8, pour des métiers manuels ou de bureau, dans la transformation de grume (tronc) en parallélépipède (planches ou poutres) ou dans le secteur de la seconde transformation (produits très élaborés, technologiques) (…) : dans les trois ans, la filière va créer des centaines et des milliers d’emplois en Limousin », veut encore croire le dirigeant local de l’interprofession bois-forêt. Particulièrement dynamiques, les quelque 60 000 entreprises du secteur, qui compte 400 000 emplois directs en France et réalise 60 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, recrutent en effet à tour de bras. 

Ingénieurs, chauffeurs d’abatteuse, commerciaux, gestionnaires forestiers, techniciens en bureaux d’études… : tous les niveaux de qualification et tous les métiers sont concernés. Répondant souvent à une vocation première – travail artistique ou technique du bois, gestion de la nature, etc. –, les métiers et les niveaux demandés sont particulièrement variés : il peut s’agir de postes dans l’industrie (fabrication de meubles, emballage, travail du bois, etc.), dans la construction (menuiserie, charpente, parquets, etc.), dans le commerce ou la distribution, ou encore dans l’artisanat d’art. Sans oublier, pour les amoureux de la nature, les nombreux métiers en contact direct, régulier et étroit avec les forêts.

Miser sur l’apprentissage

Autant d’atouts qui, pour être réels, ne sont pas suffisamment connus. C’est un fait : quels que soient les métiers, la filière bois-forêt peine à recruter. La faute à un déficit d’attractivité, à la pénibilité supposée de certains postes ou encore à l’emplacement, rural, de bon nombre d’offres d’emploi. Pour lutter contre cette désaffection, les acteurs de la filière bois-forêt appellent de leurs vœux à « faire de l’apprentissage la voie prioritaire de préparation aux diplômes professionnels », dans un récent « manifeste » adressé aux candidats à l’élection présidentielle. Dans le même ordre d’idée, la filière souligne aussi la nécessité de « redonner de l’autonomie aux partenaires sociaux dans la gestion des politiques de formation professionnelle », et ce dans l’objectif de permettre une meilleure adaptation des dites politiques aux besoins spécifiques des entreprises du secteur. Enfin, la filière insiste, dans le même document, sur la nécessité d’être accompagnée dans sa démarche de communication afin d’attirer les nouveaux candidats sur ses métiers.

Véritable voie royale vers l’emploi, l’apprentissage représente en effet un investissement gagnant-gagnant pour l’entreprise et le jeune. La première bénéficie ainsi de compétences spécifiquement formées pour répondre à ses besoins et procédés ; l’apprenti jouit, quant à lui, d’une première expérience professionnelle très valorisée, à l’issue de laquelle il a toutes les chances de se voir proposer un poste parfaitement adapté à son cursus. Et ce d’autant plus que, dans le secteur, « le taux d’embauche des jeunes sortis de leur formation est supérieur à 90% », comme le relevait Anne-Laure Cattelot dans son rapport consacré à l’avenir de la filière bois-forêt. 

Cet avenir ne sera donc assuré que si les compétences sont mises en face des besoins réels des acteurs de la filière. Il en va de tout un secteur économique, bien-sûr, des emplois liés, de la vitalité des territoires, etc. ; il en va également d’une forme de souveraineté nationale ; il en va, enfin et surtout, de la réussite de la stratégie de décarbonation de la France, tant le bois, et sa filière, s’imposent comme des leviers incontournables pour atteindre les objectifs de lutte contre le changement climatique. 

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