Guerre en Ukraine : mauvais timing pour l’économie française ?

Guerre en Ukraine : mauvais timing pour l’économie française ?

En ce début d’année 2022, alors que la crise sanitaire sortait progressivement de l’actualité, les bonnes nouvelles économiques s’accumulaient pour les grands groupes français comme LVMH, Sanofi, Thalès ou Saint-Gobain. Mais l’invasion russe pourrait bien avoir remis à plus tard le retour de la croissance.

Poutine plombe l’ambiance

Les bonnes nouvelles économiques s’additionnaient les unes après les autres pour les grands groupes français depuis 2 mois : résultat opérationnel en hausse de 32 % en 2021 pour Thalès, résultat net en hausse de 91 % pour Saint-Gobain, bénéfice net des activités de Sanofi en hausse de 11,8 % et 44 % de ventes en plus en 2021 pour LVMH, la locomotive du CAC 40 français, qui affichait même la volonté d’embaucher 16 700 personnes en France en 2022. L’euphorie n’était pas loin.

La France s’apprêtait à amortir la crise sanitaire à mesure que cette dernière semblait peu à peu disparaître : le PIB hexagonal avait même progressé de 7 % en 2021 tandis que 106 700 emplois salariés dans le privé avaient été créés au quatrième trimestre. Les prévisions du FMI et de l’OFCE redoublaient d’optimisme et tablaient de leur côté sur une croissance économique française qui aurait pu atteindre entre 3,5 % et 4 % en 2022.

Jusqu’à ce que Vladimir Poutine décide subitement d’une « opération militaire spéciale » dans toute l’Ukraine.

Mobilisation des entreprises françaises

Déclenchée le 24 février 2022 sur ordre du président russe Vladimir Poutine, l’invasion de l’Ukraine est venue perturber la reprise économique post-covid de toute l’Europe et donc de la France. D’autant que, mardi 1er mars, le ministère des Affaires étrangères hexagonal a prié les groupes français, dans le cadre des sanctions économiques contre la Russie, d’y cesser leurs activités.

Renaud, Thales, Leroy-Merlin, Alstom… De nombreux groupes français particulièrement implantés en Russie ont déjà commencé à plier bagage et à rapatrier leurs expatriés, abandonnant derrière eux de juteux contrats.

Une onde de choc qui s’étend déjà en Europe et en France : l’inflation, déjà galopante, devrait exploser dans les prochaines semaines à cause de l’augmentation des prix de l’énergie et des denrées agricoles provoquée par le conflit. Et pour certaines industries particulièrement gourmandes en titane ou en nickel, comme l’aéronautique ou l’automobile, la fermeture du marché russe pourrait bien compliquer les circuits d’approvisionnement et faire gonfler les coûts.

Un impact négatif qui n’a pas empêché les entreprises françaises de s’engager au secours des millions d’Ukrainiens rejetés sur les routes d’Europe.

LVMH, Danone et BNP Paribas s’engagent

Le groupe de luxe de Bernard Arnault a ainsi été l’un des premiers à répondre à l’appel du Comité International de la Croix-Rouge avec un premier don de 5 millions d’euros. La banque BNP Paribas a quant à elle activé son Fonds Urgence & Développement, conçu pour permettre aux collaborateurs et aux clients de la banque d’apporter un soutien en cas de catastrophe humanitaire. L’établissement bancaire, tout comme LVMH, s’est également attaché à faire tout ce qui était en leur pouvoir pour soutenir leurs collaborateurs présents en Ukraine.

De son côté, le Groupe Danone a fait un don de 500 000 euros pour la Croix-Rouge et a déclaré vouloir doubler « chaque euro donné par les salariés de Danone à la Croix-Rouge, jusqu’à atteindre 500.000 euros supplémentaires ». Un don financier complété par des dons de denrées alimentaires : « Nous élaborons un plan pour que certains de nos produits parviennent le plus rapidement possible aux personnes qui en ont besoin en Ukraine », a annoncé l’entreprise.

Le groupe automobile Stellantis s’est quant à lui engagé à apporter une aide humanitaire d’un million d’euros en soutien aux réfugiés ukrainiens et plus concrètement, les opérateurs Free et Orange, qui ont des activités et des employés dans plusieurs pays limitrophes de l’Ukraine, organisent des distributions de cartes SIM prépayées aux réfugiés ukrainiens.

Les groupes français redoublent donc d’ingéniosité et de générosité en faveur des populations civiles ukrainiennes ballottées par la guerre. Mais cet élan survivra-t-il aux premières conséquences concrètes de la guerre en Ukraine sur les entreprises et leur chiffre d’affaires ? Réponse dans quelques semaines.

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