Bien qu’elle produise plus de 15 millions de doses de Doliprane par jour, l’usine Sanofi de Lisieux ne suffit plus à fournir les millions de gélules quotidiennement achetées par les Français (pour être directement consommées, ou stockées).
Conséquence de l’épidémie
« Depuis cet hiver, Sanofi est confronté à une demande accrue de ses spécialités à base de paracétamol, a déclaré la firme dans un communiqué. Cette forte accélération est due à la recrudescence des cas de Covid-19, conjuguée au retour en force des pathologies hivernales et à la levée récente des gestes barrières. Cela a donné lieu à une augmentation inédite de la demande en pharmacies ».
« Il y a non seulement une pénurie de Doliprane en gélules, mais aussi sous forme liquide, destiné aux enfants. Un manque qui contrarie beaucoup les parents », abonde sur le terrain Christine, préparatrice dans une pharmacie des Alpes-Maritimes.
Mauvaise et surconsommation
Outre l’épidémie, la pénurie de Doliprane est surtout due à une mauvaise habitude des consommateurs, qui refusent d’acheter les médicaments génériques, et à une surconsommation, le Doliprane étant souvent utilisé à tort et à travers.
« Il n’y a aucune rupture sur le paracétamol, les clients ont donc la possibilité de l’acheter en comprimés ou en suppositoires et de se tourner vers d’autres marques», explique Philippe Besset, président de la Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France. Pourtant « les personnes veulent absolument leur petite boîte jaune et refusent de prendre le générique, le Dafalgan ou l’Efferalgan, qui sont pourtant similaires », souligne Christine.
Et à ceux qui ne veulent que du Doliprane, s’ajoutent ceux qui le prennent pour les mauvaises raisons. « Chaque soir, je prends du Doliprane 1000 mg, comme s’il s’agissait de vitamines », raconte par exemple Lucas, 23 ans.