Un ingénieur français a développé une machine transformant les emballages plastiques en carburant. Baptisée Chrysalis, l’invention devra d’abord faire ses preuves en France avant d’envisager une diffusion à l’étranger.
80 litres pour 100kg de plastique
« Nous chauffons le plastique à 450°C dans une cuve, sans oxygène, par un procédé de pyrolyse, explique Christofer Costes, l’inventeur de Chrysalis. Cela casse ses molécules, qui s’évaporent. Elles passent alors dans une colonne de distillation et retombent sous forme d’essence, de gasoil et de gaz ».
La machine, qui transforme le polyéthylène et le polypropylène (les deux principaux composants des déchets en plastique) en gaz et carburants, offre un rendement très intéressant. En effet, pour 100 kilos de plastique Chrysalis rend environ 65 kilos de diesel, 15 kilos d’essence, 15 kilos de gaz et 5 kilos de résidus.
« Carburants de qualité moyenne »
Les associés de Christofer Cortes, l’acteur Samuel Le Bihan et l’ancien directeur d’Action contre la faim, François Danel, sont très enthousiastes. « Nous étions à la recherche d’une idée pour valoriser les déchets en plastique. La Chrysalis nous a paru être une excellente solution », raconte François Danel.
« Pour l’instant, il s’agit encore de carburants de qualité moyenne, admet tout de même l’ancien dirigeant. Tels quels, ils conviennent pour faire tourner des groupes électrogènes ou des petits moteurs de bateau tels qu’on en trouve partout dans les pays en développement. Pas encore pour faire tourner des voitures».
Mais François Danel rappelle aussi que Chrysalis n’est qu’une solution de transition, qui a malheureusement toute sa place dans un monde de plus en plus surchargé en plastique. « D’après l’Atlas du plastique, la production mondiale va atteindre 650 millions de tonnes en 2030, alors qu’elle était de 450 millions en 2020. Et cela ne cesse de progresser. Allez expliquer aux pays en développement qu’ils n’ont pas droit au plastique, alors que nous en avons abusé durant des décennies ! », souligne-t-il.
