Vendredi 13 mai, en marge d’un sommet du G7 à Wangels (nord de l’Allemagne), le haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, a annoncé 500 millions d’euros d’aide militaire supplémentaire à l’Ukraine.
Soutien européen
« L’Union européenne va fournir une aide militaire supplémentaire de 500 millions d’euros à l’Ukraine pour l’aider à se défendre contre l’invasion russe », explique Josep Borrell. Le soutien de l’UE à Kiev « sera ainsi porté à 2 milliards d’euros au total », ajoute-t-il.
Car selon le chef de la diplomatie européenne, la recette est « claire » : Il faut « plus de la même chose », c’est-à-dire plus de sanctions économiques contre Moscou, plus de soutien à Kiev, et surtout « continuer de travailler à isoler la Russie et contrer la désinformations sur les conséquences de la guerre sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie ».
Unité du G7
Josep Borrell n’a d’ailleurs pas été le seul à se prononcer à Wangels, ni le plus mesuré. « Nous allons continuer dans la durée à soutenir le combat de l’Ukraine pour sa souveraineté jusqu’à la victoire de l’Ukraine, a prévenu le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian. Nous ne sommes pas en guerre contre la Russie, c’est la Russie qui est en guerre contre l’Ukraine : il y a un agresseur et un agressé et nous soutenons l’agressé ».
Côté britannique, la ministre des Affaires étrangères, Liz Truss, s’est montrée toute aussi intransigeante : « Il est très important en ce moment de maintenir la pression sur Vladimir Poutine en fournissant plus d’armes à l’Ukraine et en augmentant les sanctions » contre la Russie. « L’unité du G7 a été vitale pendant cette crise pour protéger la liberté et la démocratie et nous continuerons à travailler ensemble pour y parvenir », insiste la ministre.
Colère de Moscou
Concomitamment à l’annonce de Liz Truss, et lors d’une conférence de presse depuis Douchanbé, au Tadjikistan, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a reproché à l’Union européenne d’être devenue une entité « agressive et belliqueuse », agissant dans le sillage de l’Otan.
« L’UE est passée d’une plate-forme économique constructive, telle qu’elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen », a dénoncé Sergueï Lavrov.
Les Européens se précipitent « exactement sur la voie que l’Otan a déjà tracée, confirmant ainsi la tendance à la fusion avec l’Alliance nord-atlantique et serviront, en fait, d’appendice » à l’Otan, a fustigé monsieur Lavrov, citant notamment les propos d’Ursula von der Leyen lors de son déplacement en Inde (pays connu pour sa neutralité entre les deux blocs). « L’issue de la guerre (en Ukraine) ne déterminera pas seulement l’avenir de l’Europe, mais elle affectera profondément aussi la région Indo-Pacifique », avait alors déclaré la présidente de la Commission européenne.
Soutien aux pays défavorisés
Outre l’aide à l’Ukraine, les ministres des pays du G7 (Allemagne, France, Italie, États-Unis, Canada, Japon et Royaume-Uni), ainsi que leurs homologues ukrainien (Dmytro Kuleba) et moldave (Nicu Popescu), ont abordé la question des répercussions de la guerre sur les pays les plus défavorisés, et notamment le risque d’une crise alimentaire mondiale. « Les pays les plus défavorisés doivent être protégés des répercussions de la guerre en Ukraine », a déclaré la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock.
« Il y a des initiatives qui vont être prises qui seront, je pense, des initiatives de cohérence et de cohésion entre les différents acteurs pour permettre d’éviter les conséquences sur l’approvisionnement alimentaire de la crise ukrainienne », a pour sa part estimé Jean-Yves Le Drian.