Vendredi 10 juin, Canal+ a annoncé des hausses de prix pour certains abonnements. Les utilisateurs « seront notifiés de l’impact précis sur leur tarif de cette hausse du taux de TVA dans les délais prévus par les conditions générales d’abonnement », a indiqué le groupe dans un communiqué.
Hausse forcée
Canal+ a été contraint d’augmenter ses tarifs par le ministère des Finances, qui a lui-même décidé de doubler le taux de TVA de certaines des offres de la chaîne, le faisant passer de 10% à 20%.
« Bercy cherche actuellement de l’argent partout où il le peut, explique une source proche du dossier. Il y a un match, bien sûr, entre le gouvernement et Vivendi. Mais cette fois, le timing plaide davantage pour une décision administrative qu’une manœuvre politique : Canal+ a été informé de ce changement de taux de TVA par les autorités fiscales le 21 avril, autrement dit avant le second tour de la présidentielle ».
« Droit commun fiscal »
« Canal+ rentre simplement dans le droit commun fiscal », assume-t-on simplement du côté de Bercy. Mais du côté de Canal, cette « harmonisation » du taux de TVA passe mal, et cela n’a rien de nouveau.
« Il n’y a pas d’amour, il n’y a que des preuves d’amour. Or, nous n’en avons pas, et ce depuis trop longtemps. Nous avons même subi depuis quinze ans des preuves permanentes de désamour », fulminait le président du directoire du groupe Canal+, Maxime Saada, en septembre 2020.
Accord avec le cinéma
Avec cette hausse de la TVA, Canal+ n’a plus intérêt à rester sur la TNT, et pourrait se focaliser sur sa plateforme de streaming MyCanal. Il ne serait alors plus contraint d’investir autant dans la création, mais cela remettrait en cause son contrat avec le cinéma.
Or, « Canal+ n’a aucun intérêt à dénoncer l’accord qu’il vient de nouer avec le cinéma et qui lui permet d’être ultra-privilégié dans la nouvelle chronologie des médias, avec une sortie des films à six mois », rappelle un acteur concerné.