Le CDI n’a plus autant la cote qu’avant 

Le CDI n’a plus autant la cote qu’avant 

Longtemps loué pour son côté stable et rassurant, le CDI ne compte plus autant d’adeptes qu’avant. De nombreux jeunes privilégient maintenant la flexibilité et un meilleur salaire au détriment de la sécurité de l’emploi. 

Liberté avant tout

Pour Tom, Toulousain de 31 ans spécialisé dans des métiers administratifs, la liberté d’enchainer des contrats différents est primordiale. « Cela me permet de tester différents aspects de mon travail et de ne pas être coincé dans un emploi qui ne me convient pas sur le long terme. J’ai la liberté et la possibilité de ne pas demander un renouvellement de mon contrat si je n’y suis pas épanoui », témoigne le jeune homme. « Je n’ai jamais signé de CDI et c’est un choix », clame-t-il.

« Si la mission ne me convient pas, je suis libre de ne pas y revenir. En plus, changer souvent de société me permet de ne pas m’ennuyer et de découvrir un nouvel environnement de travail à chaque fois », abonde Kérida, 32 ans, en intérim dans la logistique depuis 14 ans.

« On constate une évolution. Les jeunes professionnels ont de nouvelles attentes, surtout en termes de flexibilité. Ils veulent travailler quand ils veulent, où ils veulent et dans de bonnes conditions. Certains se tournent alors vers l’intérim ou deviennent autoentrepreneurs pour proposer leurs services en tant qu’indépendants, afin de gérer leur emploi du temps comme ils le souhaitent », détaille Audrey Richard, présidente de l’ANDRH (Association Nationale des Directeurs des Ressources Humaines).

Moyen de pression

D’après Antoine, jeune diplômé de 26 ans désormais data analyste dans la fonction publique, le CDD permet même de mieux discuter avec la direction. « À la fin de mon premier CDD d’un an, j’ai réussi à négocier une augmentation de salaire et plus de budget pour l’équipe que j’avais créée », explique-t-il.   

Même son de cloche pour Tom, qui affirme que ses contrats courts lui permettent de négocier au mieux ses horaires de travail. « Ma vie personnelle passera toujours avant mon emploi. Si je n’arrive pas à obtenir les conditions de travail qui me conviennent, je ne demande pas le renouvellement du contrat », explique le Toulousain.

Meilleure rémunération

Kérida admet qu’il n’y a pas que la liberté qui l’a poussée vers les CDD, mais aussi la paye. « Je touche entre 200 et 300 euros de plus que si j’étais en contrat long terme, notamment grâce au versement de la prime de précarité », explique-t-elle. 

Pour Antoine, par contre, l’élément déclencheur n’a pas été la paye, mais le droit au chômage. « J’avais pour projet, à moyen terme, de créer mon entreprise et c’était impossible à réaliser sans toucher le chômage. Je me suis tourné vers des CDD pour être certain de pouvoir accéder à mes droits lorsque je souhaiterais me lancer, sans avoir à négocier de rupture conventionnelle », explique le jeune data analyste.

Revers de la médaille

Mais les contrats courts ne pouvaient pas avoir que des avantages, et parmi leurs défauts, deux sont de taille. Première contrainte, l’emprunt immobilier. « Cela a été bloquant pour mon achat immobilier. C’était très compliqué. C’est grâce aux revenus de ma compagne qu’on a pu réussir à obtenir un crédit, sinon c’était impossible », admet Tom. 

Autre désavantage, le temps et ses ravages. « J’ai l’impression qu’à partir d’un certain âge, c’est plus difficile de trouver des missions d’intérim. Je préfère éviter que cela m’arrive », anticipe Kérida.

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