Atos mènera sa transformation à bien

Atos mènera sa transformation à bien

Bertrand Meunier, le président du conseil d’administration d’Atos, le leader français de l’infogérance et de la cybersécurité, a tenu à s’expliquer sur la déroute boursière de son entreprise et son plan stratégique visant à la scinder en deux. 

Atos sera divisé en deux entreprises distinctes fin 2023  : la première, qui regroupera les activités d’infogérance, conservera le nom d’Atos, et l’autre, qui regroupera le digital et la cybersécurité (Big Data & Security BDS), sera baptisée Evidian.

Stratégie assumée

« Le scénario choisi par le conseil d’administration est de loin le plus créateur de valeur pour l’ensemble des parties prenantes, avec un schéma que nous maîtrisons de A à Z  », assure Bertrand Meunier. Ce plan a une double finalité, insiste-t-il : « l’intérêt de toutes les parties prenantes et la maximisation de la création de valeur pour les actionnaires à horizon de 12 à 18 mois ».

Et la maximisation de valeur devra être forte pour rattraper la chute du titre, qui a perdu près de 75% depuis le début de l’année. « L’annonce du départ de Rodolphe Belmer a surpris, tout comme l’ampleur des restructurations nécessaires, et les marchés ont dû intégrer qu’Atos aurait besoin de 1,6 milliard d’euros, dont 1,1 milliard pour le futur Atos (TFCo) », explique le président du groupe, qui se veut toutefois rassurant quant à l’avenir : « Le groupe Atos n’a pas besoin d’augmentation de capital et n’en prévoit pas, assure-t-il. La liquidité d’Atos est forte, notamment grâce à son niveau de trésorerie, et sa politique financière est appropriée. Le niveau de liquidité prévu du groupe devrait lui donner les moyens de mener à bien son plan de transformation.»

Inquiétude des actionnaires 

Le président du conseil d’administration fait également face à une fronde d’actionnaires, qui réclament un changement de gouvernance.  « Suite à l’annonce du départ de Rodolphe Belmer, il est vrai qu’il y a eu un sujet d’incarnation du pouvoir. Dans ces cas-là, certains acteurs mécontents ont pu se retourner vers le président du conseil d’administration pour exprimer leur mécontentement. Mon cas personnel importe peu. C’est pour les 111.000 employés d’Atos que je me bats et que le conseil agit », affirme Bertrand Meunier, qui tente tant bien que mal de rassurer les investisseurs  : « Nous sommes en dialogue permanent avec les actionnaires. Le retour d’une grande majorité d’entre eux sur ce plan stratégique est totalement positif, et ils nous disent “tenez bon”  ».

«  Bien sûr, nous pouvons comprendre que certains actionnaires individuels, dont le portefeuille comporte une importante part d’actions Atos, soient inquiets au vu de l’évolution du cours. On leur demande d’être patients », ajoute le dirigeant. 

Menaces externes

Bertrand Meunier dément également les rumeurs selon lesquelles Atos serait dans une mauvaise dynamique commerciale. « Nous avons signé de nombreux contrats pendant le second trimestre, y compris ces dernières semaines. Certains noms cités dans la presse ont même renforcé leurs liens avec Atos. Arrêtons cette œuvre de déstabilisation ! », fulmine le président d’Atos. « Certains acteurs semblent vouloir fragiliser Atos avec une campagne de déstabilisation externe, en se disant qu’ils pourraient potentiellement acheter à bon compte certaines activités d’Atos », accuse-t-il.

Mais Bertrand Meunier refuse de se séparer d’une seule de ces activités. Une scission oui, une cession, hors de question. « Nous avons besoin d’un tout sur le plan de la création de valeur. Séparer la partie cyber fragiliserait les activités digitales. BDS est une activité stratégique, nous mènerons ce projet jusqu’au bout », promet-il.

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