La vague de chaleur qui frappe la France depuis le début de la semaine sera lourde de conséquences pour le pays et son économie.
« Le pays tourne au ralenti »
« Les canicules ne sont que trop peu analysées sous leurs aspects économiques », déplore Olivier Chanel, directeur des études au CNRS à l’École d’économie Aix-Marseille (AMSE) et co-auteur d’un rapport publiée par Santé Publique France en 2021 sur l’impact des canicules sur l’économie.
Notre étude, mise à jour le 1er juillet 2022 sur le site de l’agence nationale de santé publique est pourtant « plus que jamais d’actualité », insiste le chercheur. En effet, « tout semble prédisposé à ce que le pays tourne au ralenti dans les jours qui viennent », prévient-il.
Restrictions d’activités
D’après le chercheur, les fortes chaleurs entraineront inévitablement des restrictions d’activités, qui auront, elles, « de véritables répercussions socio-économiques » ; temps de travail moins long, horaires décalés, impact sur le matériel, … « La déformation des rails due à la canicule peut par exemple conduire à la fermeture de nombreuses voies de chemins de fer, illustre Olivier Chanel. Et cela conduit forcément à une désorganisation de la société et à du temps rallongé en valeur économique ».
L’agriculture, devenue indispensable dans ce contexte de guerre en Ukraine, est également menacée. « Il est fort probable que la production agricole soit de nouveau fortement touchée cette année » prévient le chercheur.
Mais la situation n’est toutefois pas si alarmante qu’il n’y paraît, selon Olivier Chanel, qui se veut rassurant. Bien que l’hôpital soit en crise et qu’il manque du personnel soignant, « il apparaît peu probable que cette canicule fasse plus de dégâts qu’en 2003 », nuance-t-il.