En RDC, les entreprises, acteurs clés de la transition énergétique

En RDC, les entreprises, acteurs clés de la transition énergétique

En RDC, certaines entreprises jouent un rôle vital pour le développement durable du pays. C’est notamment le cas dans le secteur de l’énergie, où le Groupe Forrest International et la Société Énergie du Nord-Kivu tentent de concilier approvisionnement en électricité des populations et respect de l’environnement, via la construction ou la rénovation d’infrastructures hydroélectriques. Pour atteindre son objectif de 30 % de taux d’accès à l’électricité d’ici 2024, le pays devra cependant accélérer le rythme d’édification de barrages, tout en ne négligeant pas de diversifier ses sources d’énergie.

La République Démocratique du Congo est un pays paradoxal. Il possède l’un des plus grands potentiels énergétiques renouvelables en Afrique, pourtant, moins de 10% de la population a accès au réseau électrique (1% dans les zones rurales). Seuls une quarantaine d’aménagements hydroélectriques de puissance supérieure à 50 kW sont en activité, alors que le potentiel hydroélectrique de ce pays grand comme quatre fois la France compte parmi les 5 plus importants au monde. Si l’énergie congolaise est aujourd’hui à 99% hydroélectrique, cette ressource, comme les autres, reste sous-exploitée.

L’essentiel de l’énergie congolaise provient des barrages Inga 1 et 2, qui doivent être réhabilités, à l’instar de la plupart des installations hydroélectriques du pays. Dirigé par l’entrepreneur George Forrest, le Groupe Forrest International fait partie de ceux qui s’y emploient. Il a ainsi préfinancé le chantier de réhabilitation de la centrale de Sanga (Kongo-Central) dont la phase 2 devrait s’achever cette année. Les infrastructures, conçues entre 1930 et 1950, nécessitaient en effet une rénovation complète. Si à terme la centrale devra être capable de produire 11 à 15 Mégawatts, elle produit déjà 6 Mégawatts grâce à une première rénovation effectuée entre 2016 et 2018. De même, la centrale de Bendera est actuellement rénovée par un partenariat entre la compagnie d’électricité nationale SNEL et le Groupe Forrest International.

D’autres opérateurs se sont spécialisés dans l’électrification du pays. Ainsi, le groupe EDC de l’entrepreneur belge Filip Vanhoutte a développé une centrale hydroélectrique de 2,5 Mégawatts près de Béni et de Butembo (Nord-Kivu), ainsi qu’une centrale de 10 Mégawatts sur la rivière Talihya. Ce dernier a forgé sa réputation sur la réhabilitation de la centrale de Tshikapa, dans la région du Kasaï, entre 2002 et 2009. De même, la société Électricité du Nord-Kivu a lancé un projet d’ampleur dans la province du même nom. En partenariat avec la Banque de Développement Africaine, l’entreprise s’est engagée dans la Province du Nord-Kivu en lançant le Projet « Hors-réseau » qui doit permettre à terme de construire deux centrales hydroélectriques d’une capacité totale de 11,9 MW à destination des localités de Butembo et de Beni, se substituant aux groupes électrogènes gasoil utilisés jusqu’alors.

Si de telles initiatives doivent être saluées, elles tendent à confirmer la dépendance du pays à une source énergétique unique. Plusieurs entreprises ont néanmoins acté un tournant stratégique afin de s’engager vers une diversification du mix électrique congolais.

Avenir ensoleillé pour la RDC ?

Dépendant de ses ressources hydroélectriques, le pays concentre pourtant des conditions idéales pour une exploitation de l’énergie solaire à grande échelle. Le Congo se trouve dans une bande d’ensoleillement très élevé, permettant une irradiation moyenne de 3,5 à 5,5 kWh/m² et pouvant aller jusqu’à 6.75kWh/m². En comparaison, la France bénéficie dans ses régions les plus ensoleillées d’une irradiation moyenne de 5 kWh/m2 en été et de 2,4 KWh/ m2 en hiver.

Tirant parti de cet avantage, Congo Energy, filiale du Groupe Forrest International, a préfinancé et construit la centrale solaire de Manono dans le Tanganyika, d’une puissance d’un mégawatt et mise en service en 2018.  En parallèle, les producteurs d’énergie indépendants Greenshare Energy, Greenshare Congo, Volt Renewables, Globeleq et Nzuri Energy sont entrés en partenariat avec la Société Financière Internationale, pour former un conglomérat chargé de développer une nouvelle centrale solaire à Kolwezi, (sud-est du pays). Celle-ci sera capable de produire 100 mégawatts lors de sa mise en opération, destinés principalement à l’exploitation minière.

Les groupes privés congolais investissent dans le développement durable

Le développement d’une énergie facilement accessible pour les opérateurs miniers, et qui plus est renouvelable, les incite ainsi à financer de tels projets, qui bénéficient à terme à l’ensemble de la population. Une quinzaine de projets ont ainsi pu être menés à bien grâce à des partenariats public-privé impliquant des investisseurs miniers ces dernières années. Le projet Fript (« Fiabilisation, réhabilitation et renforcement des infrastructures Snel de production Nizlo et Inga-2 et de transport ») associe ainsi la Snel au minier Glencore et à Congo Energy et Tractebel, permettant la réparation des deux groupes d’Inga-2 et de doubler la capacité de la ligne reliant Inga (Kongo-Central) et Kolwezi (Lualaba), pour la porter à une puissance de 1 000 MW.

A terme, de nouvelles solutions de développement durable pourront également être développées grâce à l’ouverture du marché de l’électricité. Un acteur privé pourrait ainsi exécuter un ouvrage et en être propriétaire, favorisant le développement d’une offre nationale plus complète et le désenclavement de localités coupées du monde.

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