« Uber Files » : dangereuses révélations pour le géant du VTC 

« Uber Files » : dangereuses révélations pour le géant du VTC 

Une vaste enquête internationale menée par l’ICIJ (Consortium international des journalistes d’investigation) et rendue publique dimanche 10 juillet a révélé qu’Uber avait eu recours à des méthodes brutales, voire illégales à ses débuts. Baptisée « Uber Files », l’enquête a également mis au jour des liens privilégiés entre Uber et le président français Emmanuel Macron, à l’époque où celui-ci était ministre de l’Economie. 

« Nous ne ferons pas d’excuses »

Les premiers articles tirés de ces «Uber Files » ont révélé des méthodes douteuses employées par l’entreprise, avec la bénédiction de la direction. Le cofondateur du groupe, Travis Kalanick, estimait pas exemple dans des messages qu’il pouvait être profitable que les chauffeurs manifestent à Paris, quitte à se mettre en danger. « Je pense que ça vaut le coup, assurait le dirigeant, ajoutant : La violence garantit le succès ».

Des allégations bien sûr rejetées par Uber, qui refuse par conséquent de s’en excuser. « Monsieur Kalanick n’a jamais suggéré qu’Uber exploite la violence aux dépens de la sécurité des conducteurs », a fait savoir le porte-parole du groupe, Devon Spurgeon.

« Nous n’avons pas fait et ne ferons pas d’excuses pour des comportements du passé qui ne sont clairement pas alignés avec nos valeurs actuelles, a pour sa part indiqué Jill Hazelbaker, vice-présidente chargée des Affaires publiques d’Uber. Nous demandons au public de nous juger sur ce que nous avons fait au cours des cinq dernières années et sur ce que nous ferons dans les années à venir ». «Uber est maintenant l’une des plateformes de travail les plus importantes au monde et fait partie de la vie quotidienne de plus de 100 millions de personnes. Nous sommes passés d’une ère de confrontation à une ère de collaboration », rappelle la dirigeante.

Implication d’Emmanuel Macron

Mais malgré les démentis d’Uber, les preuves s’accumulent dans les « Uber Files ». « L’entreprise a enfreint la loi, trompé la police et les régulateurs, exploité la violence contre les chauffeurs et fait pression en secret sur les gouvernements dans le monde entier », affirme le quotidien britannique The Guardian en introduction.

Des documents concernant la France sont notamment apparus parmi les « Uber Files », datant de l’époque où Emmanuel Macron était encore ministre de l’Economie. Nos échanges avec le président « relevaient de ses responsabilités en tant que ministre de l’Économie et du Numérique supervisant le secteur des VTC », a réagi Uber suite à ces révélations. Une version confirmée par l’Elysée. Emmanuel Macron, en tant que ministre de l’Economie, était « naturellement amené à échanger avec de nombreuses entreprises engagées dans la mutation profonde des services advenue au cours des années évoquées, qu’il convenait de faciliter en dénouant certains verrous administratifs ou réglementaires », a fait valoir la présidence. 

Une défense bien fragile selon l’opposition, qui refuse de croire en la bonne foi du président. Emmanuel Macron ayant été à la fois « conseiller et ministre de François Hollande, et lobbyiste pour une multinationale états-unienne visant à déréguler durablement le droit du travail », nul doute qu’il ait orchestré le « pillage du pays », dénonce la cheffe de file des députés LFI Mathilde Panot.

Encore des « révélations accablantes sur le rôle actif joué par Emmanuel Macron, alors ministre, pour faciliter le développement d’Uber en France contre toutes nos règles, tous nos acquis sociaux et contre les droits des travailleurs », estime pour sa part le leader du PCF, Fabien Roussel.

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