La France tient son alternative au SCAF

La France tient son alternative au SCAF

Lors de sa dernière audition à l’Assemblée nationale, l’ancien Délégué général pour l’armement (DGA) Joël Barre (remplacé le 31 juillet par Emmanuel Chiva) a déclaré qu’en cas d’échec du programme SCAF (système de combat aérien du futur), la France pourrait miser sur des « évolutions successives du Rafale ».

« Il faut faire l’Europe de la défense »

En européiste convaincu, Joël Barre a depuis le début de son mandat soutenu les projets de coopération européenne en matière de défense : SCAF, MGCS (Main Ground Combat System, ou char du futur), MAWS (Maritime Airborne Warfare Systems, ou patrouille maritime) et le standard 3 de l’hélicoptère d’attaque Tigre. Toutefois, les difficultés à s’entendre, tout comme la volonté de l’Allemagne de se procurer du matériel américain (bombardiers furtifs F35, avions de patrouille maritime P-8A Poseidon, …), sont telles que deux de ces projets (MAWS et Tigre) ont déjà été annulés, et que les deux autres sont à l’arrêt.  

Pourtant, Joël Barre y croit encore. « Je veux croire à notre capacité à trouver une solution avec nos partenaires industriels et étatiques allemands et espagnols », assurait-il en mai dernier.

« Se doter d’une politique d’armement aussi proche que possible avec notre partenaire allemand est un objectif que je partage en tant que citoyen », a plus récemment déclaré le DGA. « De mon point de vue de citoyen, je pense qu’il faut faire l’Europe de la défense et qu’on ne peut pas la faire sans l’Allemagne », a-t-il insisté. 

« Il ne faut pas la faire à tout prix »

Il y a un « vrai enjeu de coopération avec l’Allemagne », et « chacun doit faire un pas vers l’autre », insiste Joël Barre. « Nous faisons le maximum pour concilier les objectifs des uns et des autres, en sauvegardant les intérêts de notre pays et les intérêts de notre industrie ».

« Il faut donc essayer, mais il ne faut pas la faire à tout prix », relativise toutefois le DGA. « Si les projets de MCGS et de SCAF échouent, ce sera un échec pour l’Europe de la défense » mais « nous nous relèverions en poursuivant l’action nationale que nous menons depuis des décennies ». Car « nous avançons sans, à aucun moment, sacrifier les intérêts nationaux de notre pays et de notre industrie », assure-t-il.

Alternative au SCAF

Concernant le SCAF, « si jamais nous échouons dans les projets franco-allemands, nous pourrons continuer à faire de l’aviation de combat à partir d’évolutions successives du Rafale. Nous faisons le Rafale par des standards successifs. Nous en sommes au standard F3, nous développons le standard F4. Nous ferons le F5 pour la composante nucléaire aéroportée du futur », relativise Joël Barre.

« Nous souhaiterions un standard F5 plus ambitieux qui pourrait constituer un terrain d’essai pour le SCAF. Il conviendrait donc qu’il soit capable d’emmener un équipier de type Loyal Wingman (drone), mais aussi que le cockpit intègre de l’intelligence artificielle afin d’aider le pilote, comme R2D2 dans Star Wars. Nous voulons développer différents moyens de connectivité afin de faire, ensuite, les bons choix pour le SCAF », explique le général Parisot, major général de l’armée de l’Air et de l’Espace. 

« Le Rafale doit continuer à évoluer, insiste ce dernier. Lors de mes conférences, je parle régulièrement de standards F6 ou F7 car, si le F5 est déployé en 2035, il ne pourra durer jusqu’en 2075. La nouvelle définition productible F5 permettra ces développements ultérieurs ». Il s’agit donc d’« un standard majeur, probablement le dernier qui impliquera des modifications importantes de l’avion, les suivantes étant logicielles, liées à l’amélioration des capteurs et des liaisons de données avec son environnement ».

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