Les prestataires autoroutiers assurent que l’ensemble du réseau sera parsemé de bornes électriques d’ici fin 2023. Les réseaux d’AP2R et d’Eiffage seront équipés fin 2021, et il faudra une année de plus pour Vinci, qui dispose du plus grand réseau de France.
Raccordement coûteux
Bien que les concessionnaires autoroutiers reçoivent une aide pour raccorder les bornes, celle-ci varie en fonction du pourcentage du coût d’implantation. « À puissance de raccordement équivalente, le coût du raccordement Enedis, peut être extrêmement variable, de 10.000 euros pour le moins cher à plus de 1,5 million pour le plus cher sur nos deux réseaux », explique Bruno Bouvard, qui gère le département installation commerciale chez APRR. « Les aides reçues ont permis de réduire ces écarts, mais ils impactent tout de même la rentabilité des stations selon l’implantation des aires », insiste-t-il.
« 109 de nos aires sur 180 sont équipées à ce jour. Au cours de 2023, on dénombrera une moyenne de 7 à 8 bornes par aire de services contre 3 à 4 dans les espaces actuellement équipés », promet de son côté Louis du Pasquier, responsable du déploiement des bornes de recharge chez Vinci Autoroutes.
Aides insuffisantes
Toutefois, « le modèle économique de ces stations est aujourd’hui purement théorique », rappelle un spécialiste du secteur, qui dénonce le manque de moyens alloués par le gouvernement. « En Allemagne, les pouvoirs publics ont mis 2 milliards d’euros sur la table, contre 100 millions d’euros en France, pour soutenir ce déploiement des bornes. C’est trop peu. Le réseau actuel sera rapidement saturé », prévient-il.
« Pour les extensions futures, le problème reste entier. Il convient à Enedis et à l’État de trouver les modalités pour les rendre économiquement supportables pour les opérateurs de recharge et pour le client final », abonde Bruno Bouvard.