Le spécialiste français des séjours en villages de vacances ne souffre pas de l’inflation entrainée notamment par la guerre en Ukraine. Le groupe a en effet enregistré une hausse des réservations de 14 % par rapport à 2019, et l’avant-covid.
Inflation sans effet
D’après le président du Club Med, Henri Giscard d’Estaing, les gens ont tellement envie de repartir en vacances après deux étés confinés, que l’inflation n’a aucun effet sur les réservations. « Nous restons vigilants, mais, à date, les inquiétudes autour du pouvoir d’achat n’ont pas d’impact sur notre activité », raconte le dirigeant.
« Le phénomène du “revenge travel”, après des années de restrictions sanitaires, joue à plein. Même les voyages lointains sont repartis. Les Européens sont allés à l’île Maurice, aux Seychelles, dans les Caraïbes », détaille Henri Giscard d’Estaing, précisant que seules les réservations à destination de l’Asie sont en baisse.
« Depuis la pandémie, les gens ont plus que jamais envie de réussir leurs vacances. Ils recherchent la qualité et veulent avoir l’esprit libre. Cela correspond à ce que nous leur proposons. Nous les accompagnons de bout en bout, du voyage en avion à l’hébergement en passant par les activités», ajoute le président.
Montée en gamme
Mais outre le phénomène du revenge travel, le Club Med profite également de sa montée en gamme initiée il y a quelques années. Aujourd’hui, la quasi-totalité de ses sites fournissent des services de luxe et accueillent une clientèle aisée peu soucieuse de l’inflation. « La formule tout compris est aussi un atout. Les clients sont rassurés, car ils savent à l’avance ce qu’ils vont dépenser. En outre, ils bénéficient de réductions lorsqu’ils réservent tôt », précise Henri Giscard d’Estaing.
Pour réduire ses coûts tout en satisfaisant une clientèle de plus en plus soucieuse du respect de l’environnement, le Club Med a également cherché à limiter son gaspillage, alimentaire comme énergétique. « Nous avons travaillé pour réduire le gaspillage alimentaire. Depuis le Covid, nous avons généralisé la préparation à l’assiette », explique le dirigeant, ajoutant que le groupe devrait diminuer de 10 % sa consommation d’ici 2024.
En matière de luxe, le Club mise également sur la montagne, l’été mais surtout l’hiver. « La formule tout compris y est très adaptée. Elle attire en particulier les familles: 25.000 Brésiliens vont venir skier dans nos sites des Alpes françaises. Nous sommes leader sur ce segment en Europe, et pionniers en Asie. Nous allons ouvrir un village aux États-Unis, dans les Rocheuses », annonce le dirigeant.
Développement international
A l’étranger, le Club Med compte bien rester implanté là où il l’est déjà. Pas de place pour les considérations politiques. En Chine, par exemple, pas question de bouger. « Le pays a encore un grand potentiel. Après trois sites en 2022, nous allons en ouvrir quatre l’an prochain. Dès que les restrictions s’allègent, la fréquentation bondit », relate Henri Giscard d’Estaing.
Mais le groupe compte également grignoter des parts de marché dans d’autres pays, pas encore exploités. « Nous avons un projet en Afrique du Sud. Le lieu est idéal pour combiner un séjour balnéaire et la visite de parcs animaliers. Nous allons rénover le village de Cap Skirring, au Sénégal, et nous avons un projet au Bénin », prévoit le dirigeant.