Vendredi 9 septembre, à La Rochelle, Alstom et la SNCF ont présenté la première motrice du TGV M, le nouveau TGV qui remplacera les rames actuelles à compter de 2024. Le groupe avait déjà présenté la locomotive de ce nouveau train en mai 2021, depuis l’usine Alstom de Belfort.
Plus spacieux, plus économique
Le nouveau train est particulièrement attendu par la SNCF, qui mise dessus pour redorer son image. « Le TGV M sera un actif stratégique pour nous développer dans la grande vitesse, assure Christophe Fanichet, PDG de SNCF Voyageurs. C’est un atout pour arriver à atteindre notre objectif de doubler la fréquentation des trains d’ici dix ans ».
Le TGV M, la cinquième génération de TGV, présentera surtout le double avantage d’être 20% plus économique, tout en accueillant 20% de passagers en plus (740 places contre 640 actuellement). L’économie d’énergie viendra d’un meilleur aérodynamisme du TGV (son nez a été rallongé de 30 cm) et de composants plus légers, tandis que le gain de place résultera d’un réaménagement complet de l’habitacle.
Par exemple, « il y aura moins de places dans les carrés, peu appréciés par les clients », explique Alain Krakovitch, directeur de TGV-Intercités. De même, le nombre de voitures de première classe sera réduit. « Ce sera très utile car nous avons trop de voitures premières, surtout en ce moment où la clientèle affaires est toujours en recul de 15 % », argumente le responsable.
Cette nouvelle adaptabilité est très attendue par la SNCF. « C’est très important pour nous d’avoir le bon nombre de voitures, le bon nombre de voitures de Première, de Seconde, d’avoir un bar ou pas, en fonction des besoins des clients, des marchés et des destinations, à la différence des TGV précédents où on était coincé avec trois voitures de Première et cinq de Seconde, on ne pouvait pas évoluer », insiste Alain Krakovitch.
Mise en service fin 2024
Initialement prévu pour entrer en service concomitamment au JO de Paris mi-2024, le TGV M devrait finalement entrer en service à la fin de cette même année. « Nous avons déjà fabriqué quatre rames, rappelle Bertrand Constensoux, directeur de l’usine d’Alstom de La Rochelle. Les essais vont commencer en circuit fermé à Velim, en Tchéquie, prochainement ». (Le circuit d’essai ferroviaire de Velim est l’un des plus importants circuits fermés d’Europe utilisés pour tester le matériel ferroviaire.)
Suite à ce premier arrivage fin-2024, les nouvelles rames (locomotives plus voitures) devraient être livrées progressivement à la SNCF jusqu’en 2032, à hauteur d’une douzaine par an. Au total, 115 rames sont attendues.
« C’est un projet prioritaire pour la SNCF, insiste Christophe Fanichet. Il va permettre à la SNCF de couvrir de nouveaux besoins et d’avoir une longueur d’avance sur la concurrence ». Car la SNCF, comme le TGV M, ont tous deux vocations à gagner des parts de marché en dehors des frontières françaises.
En effet, 15 des 115 rames commandées rouleront sur des liaisons transfrontalières. Le TGV M « va commencer à rouler vers l’Italie sur la ligne Paris-Milan, une ligne qui connaît un succès incroyable, dès 2026 au moment où les rames actuelles seront devenues obsolètes », précise Alain Krakovitch.