Les CGT TotalEnergies et ExxonMobil ont annoncé prolonger la grève ce dimanche 9 octobre. Le syndicat se dit prêt à limiter ses revendications à la question des hausses des salaires, et à entamer de nouvelles négociations dès lundi.
« 20,7% de stations-service connaissent des difficultés »
« Nous nous tenons prêts pour entamer les négociations dès lundi sur la base de notre revendication salariale seule », a fait savoir samedi Éric Sellini, coordinateur CGT TotalEnergies, au PDG de TotalEnergies, Patrick Pouyanné.
Le président n’a pour l’heure pas répondu à l’invitation du syndicaliste, mais il a tout de même admis mardi que « les résultats de la compagnie sont exceptionnels en 2022 (10,6 milliards de dollars de bénéfice au premier semestre) ». « Nous ne vous oublierons pas », a-t-il également promis à l’adresse des employés.
Pour l’heure « 20,7% de stations-service connaissent des difficultés sur un produit au moins », selon les autorités. « Les Hauts-de-France et l’Ile-de-France restent particulièrement touchées, même si la situation s’y améliore très légèrement », et dans le Pas-de-Calais « 41% des stations rencontrent des difficultés ».
Incompréhension des syndicats
« On a en face une direction jusqu’au-boutiste qui refuse malgré des bénéfices gigantesques de rediscuter des salaires 2022 », fulmine Alexis Antonioli, secrétaire général CGT sur la plateforme Normandie. Nous sommes « pris en otage » par une direction « qui refuse d’ouvrir une discussion », alors que « 70% à 90 % des équipes » sont en grève, avec « 100 et 150 salariés à la journée mobilisés ».
« Les salariés de notre entreprise, par leur travail, ont permis au Groupe d’obtenir des bénéfices stratosphériques. Pour preuve, la capacité de la direction générale à dégager extrêmement rapidement une enveloppe exceptionnelle de 2,62 milliards d’euros à destination des actionnaires ». Or, « on est allé très vite pour rémunérer les actionnaires mais on dit aux salariés qu’il est urgent d’attendre : pourquoi cette différence de traitement ? », interroge pour sa part Thierry Defresne, secrétaire CGT du comité européen TotalEnergies.
Matignon se veut rassurant
Malgré les pénuries observées sur l’ensemble du territoire, l’exécutif a tenu à se montrer rassurant. « Il n’y a pas de problème d’approvisionnement général de notre pays, c’est important de le redire », a déclaré samedi le ministre des transports, Clément Beaune. « Il y a des phénomènes localisés, liés à des mouvements sociaux: on appelle chacun à la responsabilité, les entreprises et les organisations syndicales comme l’a dit hier la Première ministre, pour que la situation soit réglée le plus vite possible; c’est aussi entre leurs mains, nous les encourageons à le faire ».
« Les mesures que nous avons prises, dont l’autorisation pour les poids lourds ravitaillant les stations de circuler le week-end, ont permis de stabiliser la situation au niveau national », a pour sa part déclaré la ministre de la transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher.