Selon l’US Naval Institute, un think tank américain spécialisé dans les questions de marine, Téhéran serait en train de construire un porte-avions. Une information des plus surprenantes quand on sait que ces navires sont les plus chers et complexes à construire, et qu’ils étaient jusqu’à présent l’empanache des grandes puissances militaires (et économiques).
Ainsi, il convient de se demander comment Téhéran pourrait réaliser une telle prouesse. Et la réponse est simple. L’Iran ne construit en fait pas un porte-avions, mais militarise un ancien porte-conteneurs pour qu’il soit capable d’emporter des aéronefs.
Navire porte-drones
Long de 240 mètres, le Shahid Mahdavi, navire marchand mis en service en 2000, a récemment été repeint en gris, et une structure en porte-à-faux a été ajoutée sur son côté bâbord. Téhéran n’entretient d’ailleurs pas le mystère sur ce projet, la militarisation du navire ayant été révélée publiquement en mai 2022. Mais la qualification du Shahid Mahdavi comme porte-avions est quelque peu exagérée, voire tout bonnement erronée, puisqu’il qu’il ne s’agira pas d’un porte-avions, mais d’un porte-drones.
« En tant que porte-drones, le navire devrait transporter à la fois des hélicoptères et des drones lancés sur piste », explique l’expert naval H.I. Sutton. « L’IRGC (corps des gardiens de la révolution) devrait mettre à l’eau ce premier porte-aéronefs en 2023 », prévoit le spécialiste, précisant qu’un deuxième porte-drones devrait suivre.
Menace sérieuse
Le Shahid Mahdavi « doit être pris au sérieux, prévient H.I. Sutton. Les capacités navales iraniennes mûrissent et deviennent plus sérieuses ». Un avis partagé par Behnam Ben Taleblu, chercheur iranien à la Fondation pour la défense des démocraties, un think tank basé à Wahsington.
« Le monde devrait examiner comment l’Iran veut utiliser des navires marchands et des pétroliers pour développer ses capacités de frappe à longue portée », pointe l’expert.