La start-up française Latitude vient de réussir les premiers essais de son lanceur à moteur réutilisable. La fusée dans son ensemble devrait être construite d’ici deux ans pour permettre un premier vol fin 2023.
Huit mois de retard
Une étape réussie malgré les contretemps. « Nous devions réaliser ses tests en avril 2022, en partenariat avec Ariane Group sur son nouveau banc d’essai Bamocry à Vernon, financé dans le cadre de France Relance. Mais les installations n’étaient pas prêtes. Après deux mois et demi de discussions, nous nous sommes tournés vers Saxa Vord, qui devient notre partenaire de confiance, et nous avons développé en interne un banc d’essai mobile, ce qui nous rend indépendants », explique Stanislas Maximim, PDG et cofondateur Latitude.
Les premiers tirs de Zéphyr seront d’ailleurs réalisés en partenariat avec Saxa Vord sur la nouvelle base de Unst, une île de l’archipel des Shetland, au nord de l’Écosse. « Nous lancerons aussi depuis l’ancien pas de tir Diamant de Kourou en Guyane, après avoir été sélectionnés par l’Agence spatiale européenne, pour y réaliser nos campagnes de tir », ajoute Stanislas Maximim, précisant être en discussion avec l’Ecosse et la Norvège pour deux bases spatiales supplémentaires.
« 50 vols par an d’ici à la fin de cette décennie »
Latitude prépare déjà une troisième levée de fond pour financer ses projets, et compte sur le soutien de ses partenaires actuels, à savoir le fonds Expansion, et le capital-risque du Crédit Mutuel et BpiFrance. « Ce nouvel appel aux investisseurs doit financer la fin du développement du moteur, la fabrication de la première Zéphyr ainsi que les essais avant le premier vol », explique Stanislas Maximin.
A terme, l’objectif est de diminuer ses coûts d’emport au kilo. L’entreprise assure en effet démarre à 35 000 dollars le kilo, pour arriver à terme à 10 000 dollars le kilo. « Zéphyr n’est pas une fusée mais une plateforme, dont les performances vont évoluer jusqu’à 1 tonne en orbite basse, et dont les coûts vont baisser, une fois atteint la cadence de 50 vols par an d’ici à la fin de cette décennie », promet Stanislas Maximin.