Mercredi 15 février, les groupes France Télévisions, M6 et TF1, ont annoncé la fermeture prochaine de la plateforme française de streaming Salto. Lancé il y a un peu plus de deux ans, le site n’avait réussi à rassembler qu’un petit million d’abonnés.
Pas une surprise
« Les groupes France Télévisions , M6 et TF1 annoncent leur décision d’arrêter la plateforme Salto », ont indiqué les trois entités dans un communiqué commun. Un mandataire judiciaire a été chargé de sa liquidation et précisera « à bref délai le calendrier d’arrêt de la plateforme et des abonnements », poursuit le texte.
Mais cet échec n’est pas une surprise, les dés étant jetés depuis l’abandon fin septembre de la fusion entre TF1 et M6, pour former une entité à laquelle France Télévisions aurait revendu sa part. « Ce projet arrêté, les actionnaires de Salto ont jugé que les conditions n’étaient pas réunies pour la poursuite de Salto dans son actionnariat actuel », expliquent France Télévisions, M6 et TF1. Selon les groupes, la faute revient surtout à « la gouvernance complexe et contrainte de cette alliance et (le) refus de la plupart des opérateurs fournisseurs d’accès à Internet de distribuer la plateforme à l’instar des plateformes américaines ».
Absence de repreneur
La plate-forme aurait bien sûr pu être reprise, mais aucune offre n’a séduit les actionnaires. « Les marques d’intérêt reçues de plusieurs acteurs pour la reprise de Salto n’ont pu aboutir à une concrétisation », assurent les groupes France Télévisions, M6 et TF1, qui se sont par ailleurs « engagés à faire leurs meilleurs efforts pour offrir de nouvelles opportunités aux collaborateurs de Salto après leur licenciement économique collectif ».
Quid des abonnés
« Une communication spécifique sera envoyée très prochainement aux abonnés de Salto pour les informer des conséquences sur leur abonnement en cours », ont ensuite fait savoir les trois groupes, rappelant que Salto rassemblait« à ce jour près d’un million d’abonnés ».
Une déclaration bien incertaine qui n’a pas manqué d’inquiéter certains abonnés, qui se demandent s’ils vont revoir leur argent. Salto a en effet lancé un forfait annuel fin 2022, d’une valeur de 70 euros, dont les abonnés pourraient ne jamais récupérer le pro rata. « Lors d’une liquidation judiciaire, le consommateur est le dernier maillon dans l’ordre des paiements. S’il reste de la trésorerie dans l’entreprise, celle-ci doit d’abord rembourser ses dettes auprès de l’Etat, de ses salariés et de ses fournisseurs », rappelle Emma Leoty, avocate en droit de la consommation, auprès de Tech&Co.
Fermeture le 27 mars
« Merci à tous les abonnés Salto d’avoir partagé avec nous leur envie et leur enthousiasme pour une plateforme de streaming Made in France », ont finalement déclaré les trois groupes dans leur communiqué.
La plate-forme Salto a pour sa part envoyé un mail à ses abonnés vendredi dans l’après-midi, pour les informer qu’elle cessera de fonctionner le lundi 27 mars. « Nous sommes au regret de vous informer de l’arrêt de la plateforme Salto le 27/03/2023 », stipule simplement le mail.