Les industriels de l’armement américain Lockheed Martin et allemand Rheinmetall sont en discussion pour entamer la production du lance-roquettes multiple M142 HIMARS (High Mobility Artillery Rocket System) sur le sol allemand. Le projet inquiète côté français.
Bientôt un accord ?
Rheinmetall espère « conclure un accord » avec Lockheed lors de la conférence de Munich sur la sécurité du 17 février prochain, a fait savoir le PDG de l’industriel allemand, Armin Papperger, dans une interview donnée à Reuters le 29 janvier.
« Nous avons la technologie pour la production des ogives ainsi que les moteurs-fusée. Et nous avons les camions sur lesquels monter les lanceurs », précise le dirigeant.
« Dernier grand industriel européen »
Rheinmetall « se positionne de manière très agressive pour torpiller les accords franco-allemands, analyse Stéphane Audrand, consultant en risques internationaux. Il entretient l’espoir de satisfaire rapidement des besoins immédiats, qui les positionnera comme leader pour les projets futurs, ou les tuera simplement dans l’œuf ». Il « espère ainsi finir par être le dernier grand industriel européen », prévient l’expert.
L’alliance est donc vue d’un mauvais oeil côté français, puisqu’elle mettrait fin aux discussions concernant le développement franco-allemand de capacités de « feux à très longue portée ». « Nous sommes assis sur le bord du chemin, regrette Stéphane Audrand. Les industriels français n’ont pas la masse critique et les capitaux pour se lancer, et dépendent trop de la commande publique ».