Alors que de plus en plus de médicaments manquent à l’appel, le gouvernement s’est enfin décidé à prendre des mesures pour traiter le problème à la racine.
Très forte demande
« La demande mondiale de médicaments augmente de 6 % par an, liée notamment au développement des systèmes de protection sociale dans les pays émergents, l’outil de production ne peut pas suivre, explique Philippe Lamoureux, directeur général du Leem, l’organisation professionnelle des entreprises du médicament opérant en France. Sur les médicaments à faibles marges, les chaînes de fabrication se sont tendues ».
D’autant que « nous avons aujourd’hui les prix des médicaments parmi les plus bas d’Europe, 33 % moins chers qu’en Allemagne, 18 % moins chers qu’en Italie, rappelle Philippe Lamoureux. Alors que la demande européenne en médicaments ne cesse de croître, cela n’incite pas les industriels à approvisionner en priorité le marché français ».
Augmenter les prix
L’approvisionnement du marché français semble donc surtout reposer sur le prix des médicaments. « Le sujet des prix est un totem de l’industrie pharmaceutique, confirme justement le cabinet du ministre de la Santé, François Braun. Ce n’est clairement pas la solution à tous nos maux mais ça peut être une solution dans certaines situations ».
Et en plus de jouer sur les prix, le gouvernement compte dresser une liste des médicaments « stratégiques pour la santé de nos concitoyens », qui sera publiée « d’ici à la fin du mois de mai ». L’idée est d’« établir une cartographie des risques et d’orienter en conséquence notre effort de réindustrialisation », explique le ministère.
