Kretinsky fait main basse sur l’économie française

Kretinsky fait main basse sur l’économie française

Après avoir fait fortune dans l’énergie, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a lentement infiltré tous les pans de l’économie française. Mercredi 22 mars, il est même devenu le premier actionnaire du groupe Fnac-Darty.

« Très riche et, surtout, très patient »

Daniel Kretinsky rebat les cartes du microcosme des milliardaires à Paris.  « Il est très jeune, d’une autre génération que la nôtre et c’est un atout, il faut dire. Il n’est jamais prêt à investir des sommes à perte, même pour s’offrir des médias. Ce n’est pas le pigeon de service », reconnait Xavier Niel, le fondateur de Free et actionnaire du  Monde. « Il est partout, très riche et, surtout, très patient », abonde un banquier d’affaires.

Interrogé sur son acquisition du groupe d’édition Editis, le milliardaire tchèque avait déjà fait preuve de son  implication. « J’ai conscience des responsabilités qu’une telle acquisition implique compte tenu de la qualité des maisons qui composent le groupe et de leur place dans l’histoire intellectuelle française, avait-il déclaré. « Nous avons le souci de faire rayonner les contenus dans le respect de l’exception culturelle française ».

Fort appétit pour les médias

« Kretinsky c’est Gatsby le Magnifique, estime un bon connaisseur du monde des médias.  On se demande à quel moment va surgir la part d’ombre sur l’origine de sa fortune, son goût immodéré mais très calculé pour les médias ».

Son objectif est d’ailleurs de créer un grand groupe de médias paneuropéen, à partir d’une base française.  « Dans les autres pays de l’UE, le marché des médias est bien plus concentré et impénétrable. En France, où l’écosystème est en recomposition, les opportunités sont nombreuses », explique le patron d’un grand journal parisien. D’ailleurs, « contrairement à d’autres milliardaires comme Patrick Drahi ou plus récemment Rodolphe Saadé à La Provence, il n’est pas connu pour poster des gens complètement improbables à la direction de médias qu’il rachète », reconnait un autre patron de presse.

Toutefois, « le vrai investissement industriel pour franchir un cap est la télévision aux yeux de Kretinsky. C’est là où sont les profits et le pouvoir »,  commente un observateur. A cette fin, le milliardaire est par exemple entré au capital de TF1 à hauteur de 8%, et a tenté de racheter le média en ligne Brut, mais sans succès. 

Vues sur les pouvoirs publics

Kretinsky « s’est acheté une puissante communication et une notoriété en mettant un pied dans l’écosystème français par la porte des médias. Ensuite, il sait que tous les dossiers peuvent venir à lui », explique un grand patron de presse. « S’offrir une presse vous offre indéniablement un accès facilité aux pouvoirs publics ».

Mais le milliardaire tchèque avait déjà un accès aux pouvoirs publics, via ses investissements dans le secteur de l’énergie. « Depuis une décennie, il a opéré une stratégie dans l’énergie à contre-courant des enjeux réglementaires du marché européen, en ciblant des centrales charbons et lignite. Il a racheté à bas prix des actifs polluants dont les autres groupes souhaitaient se débarrasser »,  explique un analyste du secteur. 

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