MBDA veut une meilleure coopération européenne 

MBDA veut une meilleure coopération européenne 

Mercredi 15 mars, le missilier franco-germano-italo-britannique MBDA (Matra Bae Dynamics, Aerospatiale Matra Missiles) a fait part de son souhait de voir s’unir les industriels européens, et rappelé que son « existence même » était un atout pour l’Europe.

« Outil de souveraineté et de coopération européenne »

« L’existence même de MBDA est un atout pour la France, l’Allemagne, la Grande-Bretagne, l’Italie et l’Espagne dans un environnement où le recours à la violence d’état se répand de plus en plus », assure le PDG du groupe, Eric Béranger. Surtout en cette période où la guerre en Ukraine « nous pousse à réfléchir sur le type de capacités dont nous aurons besoin à l’avenir ». 

Pour aider l’Ukraine, mais aussi pour assurer notre propre défense, nous devons nous développer et produire plus et plus vite, insiste le responsable. « Nous avons besoin de technologie et de masse mais aussi de vitesse, dans un contexte d’inflation et de tensions dans la chaîne d’approvisionnement », explique Eric Béranger. Or, « les états européens, qui sont des puissances moyennes, ne peuvent financer un tel effort sur une base nationale. MBDA est donc un outil de souveraineté et de coopération européenne précieux  ». 

Détenu par Airbus (37,5%), le britannique BAE Systems (37,5%) et l’italien Leonardo (25%), MBDA « donne à toutes les nations européennes accès à une gamme complète de systèmes d’armes complexes, opérant, du champ de bataille terrestre (anti chars) au naval, en passant par le combat aérien, la défense sol-air, jusqu’à la dissuasion (missiles ASMPA) », précise Eric Béranger, qui rappelle que « sans nous, les Européens devraient faire des choix, en achetant sur étagères à des puissances étrangères certaines capacités, et subiraient des contraintes des pays fournisseurs, en matière d’utilisation de ces dernières ».

Quelques projets communs

Des projets réunissant de nombreux pays européens sont déjà de nature à rassurer MBDA, à l’image de la France et du Royaume-Uni qui se sont alliés pour développer les missiles de leurs futurs avions de combat. Un programme qui impliquera donc le Système de combat aérien du futur (Scaf) franco-allemand-espagnol, et le Global Combat Air Programme (GCAP), qui associe la Grande-Bretagne, l’Italie, la Suède et le Japon. « L’objectif étant de développer les mêmes systèmes de missiles pour les deux avions de combat, à l’instar du Meteor qui équipe le Rafale français et l’Eurofighter », précise Eric Béranger.

Le comportement de Berlin, qui a opté pour les boucliers antimissiles israélien Arrow-3 et américain Patriot, a en revanche été mal accueillie par MBDA, qui développe des systèmes équivalents. « Nous travaillons sur les missiles hypersoniques et des capacités pour s’en protéger. Nous espérons que l’histoire n’est pas finie », a fait savoir Eric Béranger. 

Mais MBDA ne compte pas que sur l’Europe, et réalise la moitié de son chiffre d’affaires (4,2 milliards) à l’export. « La guerre en Ukraine n’a pas eu de lien direct avec notre activité, ni nos prises de commandes, qui ont été exceptionnelles, à 9 milliards d’euros, portées par des contrats avec les Émirats arabes unis, la Grèce ou encore la Pologne », se félicite le PDG. 

Laisser un commentaire

Brèves

Léger répit pour le ticket de caisse 

Initialement prévue pour le 1er janvier dernier avant d’être repoussée au 1er avril, la fin de l’impression du ticket de ...

Brèves

Kretinsky fait main basse sur l’économie française

Après avoir fait fortune dans l’énergie, le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky a lentement infiltré tous les pans de l’économie française. ...