L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis ont récemment décidé un changement de leur politique d’aide financière apportée à l’Égypte, en replaçant ses dettes par des achats d’actifs d’entreprises égyptiennes et en tentant de lui imposer certaines réformes.
« Nous voulons aussi que vous fassiez votre part »
En échange de leurs prêts, les pays du Golfe ont récemment exigé que l’Egypte prenne des réformes qu’ils jugeaient nécessaires. « Nous avions l’habitude d’accorder des subventions et des dépôts directs sans conditions et nous changeons cela. Nous devons voir des réformes. Nous taxons notre peuple. Nous attendons aussi des autres qu’ils fassent de même, qu’ils fassent leurs efforts. Nous voulons aider, mais nous voulons aussi que vous fassiez votre part », avait ainsi déclaré le ministre saoudien des Finances, Mohammed al-Jadaan, fin janvier.
« Les États dont l’âge ne dépasse pas celui de mon plus jeune fils n’ont le droit de parler de l’Égypte qu’avec politesse, révérence et respect », avait alors rétorqué un éditorialiste égyptien, manquant de peu de mettre le feu aux poudres.
Cibler les entreprises
Mais en plus des réformes, les pays du Golfe visent aussi les actifs égyptiens. Les pétromonarchies « ont décidé de suivre une nouvelle politique basée sur le remplacement des dettes par l’achat d’actifs d’entreprises à vendre en Égypte », analyse Abdel Khalek Farouk, ancien directeur du Centre du Nil pour les études économiques et stratégiques.
« Après avoir absorbé les emprunts, le pays est devenu incapable de rembourser ses dettes. La situation est devenue très dangereuse et les dirigeants du Golfe ont réalisé que cela ne pouvait plus continuer. Ils ont donc commencé à demander au gouvernement égyptien de permettre l’achat d’actifs nationaux afin de récupérer leur argent menacé de perte », décrypte Abdel Khalek Farouk.