Plusieurs journaux étrangers ont dénoncé le manque de force du président de la République, qui a préféré utiliser le 49.3 plutôt que de soumettre son texte au vote des députés. D’autres en revanche estiment qu’Emmanuel Macron était dos au mur.
« Canard boiteux »
Pour quotidien espagnol El País, l’emploi du 49.3 met en avant le « caractère hautain et déconnecté de la rue » du président, qui s’exprime en outre à faire passer un texte « décaféiné » et « moins ambitieux qu’à l’initial ».
Le Telegraph, quotidien britannique, traite lui Macron de « canard boiteux », qui « a montré sa faiblesse », et traverse désormais la «pire crise depuis sa réélection» en 2022. « Le recours au 49.3 est une défaite », écrit de son côté le journal italien Corriere della Sera.
Le Guardian et El País se demandent d’ailleurs tous deux si Macron n’a pas « gaspillé tout son capital politique » en agissant ainsi, et El Mundo va plus loin, estimant que l’utilisation du 49.3 ouvre « une crise politique et sociale aux conséquences inconnues» car «elle est vécue comme un acte de force de la part du gouvernement ».
« Pris en étau »
Pour le Wall Street Journal en revanche, Emmanuel Macron était « pris en étau entre les courants démographiques et géopolitiques ». Pour le quotidien américain, le président est avant tout revenu sur les retraites dans le but « d’augmenter les dépenses militaires » dans le contexte de guerre en Ukraine.
Le journal allemand Die Welt, enfin, a lui dénoncé le manque de professionnalisme de part et d’autre dans l’hémicycle, qui ressemblait à « une arène de cirque, où il s’agissait de savoir qui crierait le plus fort ou ferait les meilleures cabrioles ».