Déjà très présentes à Varsovie, les start-up ukrainiennes ont accéléré leur exode vers la Pologne depuis le début de la guerre. Cette nouvelle implantation, en plus de les placer sous le parapluie de l’Otan, leur offre un accès direct au marché européen.
Accès au marché européen
« Il y avait déjà une importante communauté ukrainienne sur place, dont de nombreuses start-up, ce qui a conforté notre choix de s’installer ici », témoigne Alina Bondarenko, directrice commerciale chez Zeely, une start-up permettant de créer un site en quelques clics grâce à l’intelligence artificielle. Mais l’Ukrainienne ne cache pas son intention de rentrer dans son pays à la première occasion. « Je suis de Kiev. J’y ai passé toute ma vie. C’est le meilleur endroit sur terre », assure-t-elle.
« Le nombre de start-up en Pologne et en Ukraine est semblable, néanmoins l’écart se creuse quand il s’agit du marché intermédiaire, ajoute Bohdan Mashtalir, du fonds privé Inovo VC. S’ils ne passent pas par un marché comme la Pologne, les projets ukrainiens doivent en général viser directement les États-Unis pour grandir. Certains ont réussi comme Grammarly ou GitLab. Mais c’est un pari risqué ».
Simple étape
Les Polonais voient d’un bon oeil l’arrivée de ces talents ukrainiens, qui disposent, selon Lukasz Wawak, manager du Polish-Ukrainian Startup Bridge à Varsovie, de plusieurs atouts : « Une excellente approche des technologies, un bagage solide en sciences appliquées, une maîtrise de l’anglais satisfaisante et une détermination implacable ».
Mais le pays n’est qu’une étape sur la route de ces Ukrainiens, qui visent les Etats-Unis ou l’UE. Lukasz Wawak reconnaît que la Pologne « peut avoir un rôle transitoire pour tester son produit, avant de le faire évoluer ailleurs ». Mais « nous devons veiller à ce que la recherche et le développement se maintiennent localement, en Ukraine, voire en Pologne. C’est un enjeu de souveraineté technologique », rappelle-t-il.