Transports en commun : Berlin place la barre haut

Transports en commun : Berlin place la barre haut

L’abonnement mensuel qui permettra aux Allemands de voyager librement sur tout leur réseau de transports en commun d’ici mai fait réfléchir en France, mais la route semble longue et difficile pour parvenir à une telle offre.

Difficile à imiter 

A partir du 1er  mai, les Allemands pourront circuler librement sur l’ensemble des réseaux de transports en commun, qu’ils soient urbains (métro, tram, bus) ou régionaux (trains), pour la modique somme de 49 euros par mois.

En France, et malgré l’annonce d’Élisabeth Borne d’un plan d’investissement massif sur le rail de 100 milliards d’ici 2040, ce tarif laisse songeur. Les Français déboursent en effet en moyenne 105 euros par mois pour leur budget « transports décarbonés », selon une étude Opinion Way pour Sofinco. 

Mais si inspirant soit-il, le projet allemand ne sera pas repris de si tôt côté français. Paris ambitionne bien de mettre au point un titre unique made in France, mais celui-ci se contentera de « simplifier les déplacements sur tous les territoires et réseaux de transport en France ». Il ne s’accompagnera pas d’une tarification unique. « Ce n’est qu’un support unique », explique un bon connaisseur du dossier, qui cite l’exemple helvète  pour illustrer son propos : « En  Suisse, vous avez l’abonnement général, qui, depuis 1898, propose un abonnement annuel pour voyager sur la quasi-totalité des transports suisse.  Par ailleurs, il existe depuis 2015 un support unique, le Swiss Pass, permettant d’intégrer sous un identifiant unique différents abonnements et titres de transport ».

La faute à la décentralisation

Paris peine à instaurer une tarification unique en raison de la politique de décentralisation des transports décidée en 2000. En effet, depuis lors les régions sont en charge de la mobilité, et en fixent la tarification depuis 2016. Ni l’État ni la SNCF n’ont donc le pouvoir d’imposer un « tarif unique ». « Les décisions d’offres et de tarifs des transports publics ne relèvent pas des opérateurs mais des pouvoirs publics. Ces décisions sont politiques », regrette-t-on à la SNCF.

Le gouvernement reste toutefois optimiste, et « espère que l’unification du titre encouragera les autorités organisatrices de la mobilité (AOM) à prévoir des dispositifs tarifaires en conséquence». « Les services ministériels vont mettre en place un groupe de travail avec les AOM volontaires pour définir les modalités de mise en œuvre du projet », ajoute-t-on au ministère des Transports. 

Trop grand nombre d’acteurs

Mais la route est encore longue pour parvenir à une entente. « Il existe 400 autorités organisatrices  de mobilité en France, il ne sera pas aisé de les mettre d’accord sur un tarif commun », rappelle notre expert. Des acteurs qui souvent sont en rivalité les uns avec les autres. 

« Les régions sont asphyxiées par les coûts d’exploitation et l’État refuse de les aider », fulmine la Présidente de Régions de France Carole Delga. Pourtant, « l’investissement dans le réseau est un prérequis à toute opération de grande ampleur », insiste-t-elle, ajoutant que « la moitié des lignes ferroviaires françaises vont disparaître d’ici 20 ans en l’absence d’investissements supplémentaires ».

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